Biodiversité : les (quelques) bonnes nouvelles de 2020

Malgré la poursuite du déclin de la biodiversité mondiale, l’année qui s’achève (on ne la retient décidément pas) aura aussi vu ici et là éclore de petites lueurs d’espoirs. Parmi elles, le retour de certaines espèces animales, qu’on croyait jusqu’alors éteintes ou très menacées.

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2020 année noire, 2020 année de m…, 2020 année à oublier au plus vite, etc. On ne refera pas ici la liste de tous les qualificatifs déjà utilisés pour désigner ce millésime vraiment imbuvable, vous avez compris l’idée. Rien qu’en matière de biodiversité, l’année aura d’ailleurs vu débouler son lot de mauvaises nouvelles. Au milieu de celles-ci, il y a eu aussi quelques-unes plus réjouissantes. Elles ne doivent pas faire oublier les mauvaises, comme le fait que les populations mondiales de vertébrés ont baissé en moyenne de 68%, selon un rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF). Mais enfin, en pleine grisaille, elles sont quand même les bienvenues.

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Chiens chanteurs et baleines à bosse

Chez nous comme ailleurs sur la planète, des espèces ont repris du poil de la bête (on n’a pas pu s’en empêcher, sorry), voire sont carrément réapparues, alors qu’elles étaient considérées comme éteintes. C’est le cas d’une famille d’abeilles bleues, aperçues en Floride ; de la musaraigne-éléphant, qui a montré le bout de son museau en Afrique de l’Est, après un demi-siècle d’absence ; du chien chanteur de Nouvelle-Guinée...

Le 11 décembre dernier, une baleine à bosse, un animal tout proche de l’extinction dans les années 50 (il ne restait alors que 450 spécimens dans l’océan) a été photographié dans la baie de New York. Selon une étude parue dans la revue scientifique The Royal Society, la population de cette espèce serait maintenant de 25.000. Une baleine à bosse a même récemment été observée au large de la Côte belge, a rapporté l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB).

Le retour ou le développement d’une espèce menacée est souvent le signe que son habitat se porte mieux. Le retour des animaux sauvages observés dans les pays du Sud et de l’Ouest s’explique notamment par les initiatives en matière de conservation et de protection des habitats naturels et par les efforts pour juguler et diminuer l’activité des chasseurs. Le Kenya a ainsi annoncé avoir doublé sa population d’éléphants en 30 ans, alors que ses pachydermes étaient en voie d’extinction. Sans doute le résultat de la lutte contre le braconnage dans la savane ; les peines encourues pour le commerce illégal de produits issus d’espèces menacées pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison.

Cohabiter

« La réintroduction d’une espèce dans la nature est un dernier recours pour la sauver de l’extinction. Nous privilégions la protection de l’habitat », a expliqué au Vif Jessica Nibelle, du WWF Belgique. Un dernier recours qui se couronne parfois de succès, comme lorsque WWF a réintroduit des raies et des requins en mer du Nord. Ou lorsque l’organisation a restauré une forêt entière en Malaisie, et a fait revenir des orangs-outans.

Et puis, il y a des réintroductions plus emblématiques, plus près d’ici. C’est le cas de l’ours brun, en France. Fin 2018, deux femelles ont été lâchées dans les Pyrénées ; même si l’espèce est toujours menacée, elle compte aujourd’hui plus de quarante individus dans les montagnes françaises. Le loup est lui revenu parmi nous ; 8 animaux différents ont été observés en Wallonie depuis 2018. Si ce retour permet d’enrayer la perte de la biodiversité, il interroge aussi les liens de l’homme avec la nature, et implique la meilleure cohabitation possible avec les éleveurs. Plus étonnant, un lynx a été aperçu cette année en Wallonie ; reste à voir si la présence de l’animal signifie le retour durable de cette espèce dans nos contrées.

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