
Qui dit février, dit Tournée Minérale

« Ce mois-ci, je fais Tournée Minérale ». L’expression est quasi rentrée dans le langage courant en quelques années seulement. Initiée en 2016 par la Fondation contre le Cancer, la campagne invite les Belges à ne pas boire d’alcool pendant tout le mois de février. Jeunes et moins jeunes, buveurs occasionnels et fêtards, peu importe : un mois sans bière, vin ou autres ne peut avoir que des effets bénéfiques sur votre bien-être et votre santé. C’est en tout cas le message véhiculé.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Petit changement cette année : c’est l’asbl Univers Santé qui reprend les rênes de la campagne pour la francophonie. « La fondation voulait vraiment recentrer ses activités sur la lutte contre le cancer », explique Martin de Duve, directeur de l’asbl. Basée à Louvain-la-Neuve, et créée par l’UCL, elle fait la promotion de la santé chez les jeunes et les étudiants. « Nous étions partenaire de Tournée Minérale depuis le début. C’est une thématique sur laquelle on travaille depuis toujours. »
Pour Univers Santé, il ne fallait pas laisser tomber cette marque, que presque tout le monde connait. « C’est un concept excellent qu’il fallait à tout prix poursuivre. Par le ton utilisé, son côté positif et le fait qu’il n’est pas axé sur le produit, mais sur tout ce qui pousse à la surconsommation et qu’il invite à faire son propre état des lieux, nous trouvions ça pertinent de le continuer. »
A cette occasion, quelques changements ont été faits : la charte graphique de la campagne a été revue, « essayant de lui donner un petit coup de peps ». Plus besoin de s’inscrire également. « Il y avait une grande différence entre le nombre de participants et le nombre d’inscrits. Cela n’avait plus de sens. »
4 semaines, 4 thèmes
Selon une étude de l’Université de Gand, l’année dernière, 1 belge sur 5 avait participé à la Tournée Minérale. « Evidemment, c’est énorme », commente Martin de Duve. « Il faut prendre en compte que tout le monde ne le fait pas de manière orthodoxe, mais cela signifie que ces personnes auront au moins porté une attention particulière à leur consommation. »
Mais Univers Santé s’attend à séduire un peu moins de Belges cette année, « vu la situation ». « Puis nous avons des moyens assez faibles », ajoute le directeur. « Et avec la campagne scindée en deux langues, on repart un peu d’une page blanche. On compte donc surtout sur le bouche à oreille et les réseaux sociaux. »
Puisque février commence un lundi, la campagne va durer 4 semaines tout rond, ce qui a donné des idées aux organisateurs. « On va mettre 4 thèmes en évidence, un par semaine. Et on commence avec une sensibilisation à la culture de l’alcool. »
Et avant les avantages d’une telle abstention sur le bien-être et sur la santé, la semaine 2 sera consacrée au sommeil. Lorsqu’on pense aux conséquences de l’alcool, ce n’est pas la première chose qui vient à l’esprit. « Pourtant, il agit sur notre sommeil paradoxal, celui qui nous répare psychiquement », détaille l’expert. « Certains boivent pour s’endormir. Alors, c’est vrai que le sommeil arrive plus vite mais est alors de plus mauvaise qualité. »
Confinement et boisson
La campagne Tournée Minérale semblait inévitable en 2021. En effet, depuis le début du confinement, sondages et études semblent toutes affirmer que beaucoup de Belges ont bu plus que d’habitude.
« Effectivement, 1 personne sur 5 a augmenté sa consommation », confirme le directeur d’Univers Santé. « Mais il y a aussi un personne sur 4 qui a moins bu. Et ce sont principalement des jeunes, puisqu’ils boivent surtout de l’alcool en milieux festifs. Il est vrai que cette année, le message est tout aussi pertinent, si pas plus. Cela mérite qu’on s’arrête un peu et qu’on fasse le point sur sa consommation. Surtout pour ceux qui boivent déjà régulièrement et dont la consommation a augmenté. Ce sont eux qui le sont plus à risque face à l’alcoolodépendance. »
Par contre, Tournée Minérale ne compte pas jouer cette carte dans sa campagne de communication. « On en parle déjà assez en long et en large. On n’a pas voulu mettre l’accent là-dessus. »