Voyages : quel espoir pour les vacances de Pâques ?

Vendredi, le comité de concertation a décidé de maintenir l’interdiction des voyages non essentiels jusqu’au 1er avril. Le secteur du tourisme réclame des perspectives claires pour le printemps.

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L’élargissement de la bulle ? La réouverture de la culture ou de l’horeca ? Une esquisse de calendrier, un semblant de début de protocole, des pistes de ce à quoi ressemblera le déconfinement ? Niet, niet et encore niet. Comme du côté des chiffres, cela ne sent pas super bon (sur la seule journée de vendredi, il y a eu 204 hospitalisations, ce qui n’avait plus été le cas depuis le 29 décembre), le comité de concertation (Codeco) de ce vendredi a préféré le statu quo (ou presque), en renvoyant à la semaine prochaine pour d’éventuels changements.

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Et malgré les pressions de la Commission européenne, le Codeco a choisi de maintenir l’interdiction des voyages non essentiels jusqu’au 1er avril. « On a reçu des avis de virologues, nous disant que ça reste dangereux d’aller à l’étranger pour des voyages non essentiels, c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de prolonger cette interdiction jusqu’au 1er avril », a expliqué la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), sur le plateau de la RTBF vendredi soir.

Et pour après ? Comme les perspectives de relâchement substantiel paraissent bien maigres pour mars, il est en effet tentant de lorgner sur avril. Peut-on prévoir des vacances à l’étranger pour Pâques, ou est-ce totalement illusoire ? Pour la ministre, c’est encore trop tôt pour se prononcer là-dessus. « On suivra l’évolution des chiffres, des contaminations pour savoir si oui ou non, on va lever l’interdiction ».

Rembourser les bons à valoir

Une posture tout en prudence qui, on le répète, peut se justifier au vu des dernières données et des effets encore incertains sur les courbes épidémiologiques des différents variants (le variant « britannique » est depuis cette semaine considéré comme majoritaire en Belgique). Mais du côté du secteur du voyage, on « en a marre ». « Je suis abasourdie par ces non décisions. Nous sommes sur un plateau depuis la mi-novembre au niveau des chiffres. Il n'y a pas eu davantage de contaminations à l'issue des vacances de Noël, a lâché à Belga Anne-Sophie Snyers, secrétaire générale de l’Union professionnelle des agences de voyages (Upav). « Que doit-on prévoir pour les vacances de Pâques? Qu’ils nous le disent! Nous voulons des perspectives claires, a-t-elle poursuivit. Je suis vraiment très fâchée parce que, déjà, pour les vacances de Carnaval, nous avons dû rembourser des clients qui n’ont pas pu partir. Les vacances de Pâques correspondent au début de la crise l’an dernier, cela veut dire que des bons à valoir vont arriver à échéance ».

Pour protéger les consommateurs qui avaient vu leurs voyages s’annuler lors de la première vague, un système de bons d’échange avait été mis en place, à utiliser endéans les 365 jours. « Si les gens ne peuvent pas les utiliser, nous devrons les rembourser. Cela représente près de 300 millions d’euros » a alerté Anne-Sophie Snyers. Même son de cloche côté flamand, où l'Association flamande des agences de voyage (VVR) a souligné sa volonté d'avoir des perspectives pour les vacances de printemps et a regretté la prolongation de l'interdiction des voyages non essentiels. « J'avais espéré que les politiques réagiraient aux plaintes européennes à ce sujet, mais ils continuent d'aller à l'encontre de ce que l'Europe demande », a déploré dans un communiqué le président de la VVR, Koen Van den Bosch.

Un certificat de vaccination pour l’été ?

Pour être précis, ajoutons que si la Commission s’est bel et bien prononcée contre une interdiction pure et simple des voyages (en demandant plutôt de les décourager, via un renfort des quarantaines et des tests), les 27 se sont montrés par contre plus compréhensifs à l’égard de la Belgique, lors du Sommet européen cette semaine. Un sommet qui a fait la part belle à la question des voyages intra-européens. Au centre des discussions : le « passeport vaccinal » « ou certificat de vaccination », qui pourrait bien devenir incontournable pour les grandes vacances.

Ce certificat pourrait permettre aux personnes vaccinées d’échapper aux restrictions de voyage, quarantaines, tests et autres joyeusetés qui risquent encore de rythmer notre été. D’un côté, la Grèce, le Danemark, l’Italie ou l’Espagne s’y sont montrés favorables. Athènes a déjà conclu des accords prévoyant la libre circulation de ses résidents vaccinés vers Israël, Chypre et la Serbie. Les accords avec Chypre et Israël, doivent prendre effet dès le 1er avril. De l’autre côté, des pays comme la France, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas sont beaucoup plus réticents à l’idée de conférer à certains plus de droits qu’à d’autres.

D’autant que les campagnes de vaccination venant à peine de commencer, un paquet d’Européens risquent de ne pas avoir reçu leurs deux doses avant les vacances. La Commission européenne a indiqué plancher sur un système standardisé entre les 27. Mais des choix politiques devront encore être faits : outre renseigner sur le vaccin, un tel certificat pourrait contenir le résultat d’un test de dépistage réalisé, ou le fait que la personne a déjà été malade du coronavirus et possède suffisamment d'anticorps. Dans ce cadre, la vaccination ne serait dès lors pas l’unique condition pour voyager à l’étranger.

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