
Gares et trains bondés : vers un système de réservation pour aller à la Côte ?

Un soleil aguicheur et des températures records pour un mois de mars, des « Railpass » offerts à la population (leur validité expire ce mercredi), la suspension des cours dans les écoles et l’envie légitime de jouir en avant-première des vacances de Pâques… Tous les ingrédients étaient réunis mardi pour la ruée vers la mer. Avec pour résultat, de gros embouteillages, dans les gares de Bruxelles et de Gand. À la gare du Midi, c’était la cohue ; plusieurs centaines de personnes amassées, en attente de pouvoir décrocher le précieux sésame et d’embarquer vers Blankenberge ou Ostende. La distanciation physique ? Mieux vaut ne pas demander.
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Veel kustgangers in Brussel-Noord pic.twitter.com/P4NY2NNuJt
— VRT NWS (@vrtnws) March 30, 2021
Pour tenter de juguler cet afflux d’assoiffés d’iode, la SNCB a dû déclencher son plan « stop and go ». Le but ? Filtrer les voyageurs en amont des quais. Avant d’entrer en gare, l’accompagnateur de train prévient du nombre de places assises restantes. Au personnel en gare (Sécurail, épaulé par la Police) ensuite, de faire embarquer le nombre requis de voyageurs. Avec une seule règle : premier arrivé, premier servi.
Un dispositif de filtrage qui pourrait être appelé à perdurer dans les prochains jours ; ce mercredi matin, les trains à destination de la Côte belge sont d’ailleurs déjà bien remplis. « Il y a du monde à bord », a déclaré Bart Crols, porte-parole de la SNCB, à Het Nieuwsblad. Et ce, alors que la fameuse règle de la fenêtre (c’est-à-dire l’obligation pour les passagers adultes d’occuper uniquement les places à côté de la fenêtre), soit la dernière trouvaille du Comité de concertation, ne rentre en vigueur que le 3 avril. Vu les réductions de capacité que cette règle va engendrer, on peut légitimement redouter de nouvelles scènes chaotiques.
Circuler librement ? oui, mais pas n’importe où…
Bien qu’il en ait été un moment question, le dernier Codeco n’a pas voulu toucher à la liberté de circulation intérieure (les voyages à l’étranger non essentiels restent eux interdits jusqu’au 18 avril). Mais face à la pagaille constatée mardi, les autorités ont appelé à éviter le littoral. En commission de la Chambre, le ministre de la mobilité Georges Gilkinet (Ecolo) a tablé sur le bon sens citoyen, jugeant « pas très sage de se rendre à la mer dans des trains bondés ces jours-ci ». « Notre offre est maximale compte tenu des règles sanitaires, a expliqué au Soir la patronne de la SNCB, Sophie Dutordoir. « Ne vous ruez pas dans les gares car les places seront limitées », a-t-elle ajouté.
De son côté, le gouverneur de Flandre occidental Carl Decaluwé a déconseillé de se rendre à la Côte, en raison de l’affluence dans les trains et dans les gares. Sans envisager de fermer les routes d’accès vers la mer. « Nous constatons que la plupart des gens viennent en train », a-t-il justifié.
… et pas pour n’importe qui ?
Pour les vacanciers venant en voiture, pas de soucis donc. Les autres, ceux du train, souvent touristes d’un jour, souvent moins fortunés et de ce fait, potentiellement moins intéressants pour les communes du littoral (d’autant plus s’ils ne passent pas une ou plusieurs nuits sur place) sont donc condamnés à se lever aux aurores ou à jouer des coudes sur les quais pour espérer mettre les pieds dans le sable. Pour ceux-là, n’aurait-il pas été possible d’anticiper et de prévoir tout de même des trains supplémentaires ?
Déjà avancée au printemps dernier, lorsque le problème s’était une première fois posé, l’idée d’un système de réservation pour les trains vers la Côte a été relancée en commission par plusieurs députés. Sans réponse, à ce stade, de la part du ministre Gilkinet.