
« La Boum 2 » : le jeu du chat et de la souris se poursuit

« La police bruxelloise essaye de contacter les organisateurs pour les décourager d'organiser cet événement le 1er mai », affirmait la semaine dernière à la Chambre la ministre de l’intérieur, Annelies Verlinden (CD&V). Que nenni, nous avons constaté aucune tentative d’approche, répondait en substance le collectif l’Abîme, à la base de l’organisation de « La Boum 2 ». Programmé le samedi 1er mai, cet événement se veut le deuxième volet du vrai-faux poisson d’avril du bois de la Cambre, qui s’était clôturé par des charges de cavalerie et d’autopompes.
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Dans la foulée des propos d’Annelies Verlinden, le collectif l’Abîme est finalement rentré en contact avec les autorités. La suite ? « Nous avons contacté la police de Bruxelles Capitale comme vous nous avez invités à le faire et nous avons été surpris d’apprendre que la personne que nous avons désignée pour créer le contact que vous cherchiez à établir pour nous dire de contacter la police a été mise en état d’arrestation et sera privée de liberté », pouvait-on lire lundi soir, sur la page Facebook du collectif.
Une déclaration à nuancer : mardi midi, le membre du collectif en question n’avait pas été privé de liberté, mais restait sous le coup d’une injonction à se présenter au commissariat central de la zone de Bruxelles-Capitale/Ixelles. « On nous demande d'ouvrir un dialogue, a expliqué l’émissaire de l’Abîme à Belga. Je donne mon contact. Je me retrouve directement convoqué avec des accusations à la clé et le policier m’avertit qu'ils viendront me chercher pour me priver de liberté si je ne réponds pas à la convocation de ce mardi. C'est rebutant d'initier le dialogue de cette manière-là ».
Plus de 25.000 personnes intéressées sur Facebook
Le parquet a finalement confirmé l’interpellation du membre du collectif, en vue de son audition. Après avoir été entendu, il a été relâché, indique Le Soir. Dans la perspective du 1er mai, autorités régionales et communales vont demeurer sur le qui-vive. Mardi, le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS) a indiqué que les services de police avaient pris contact avec Facebook, pour arrêter la diffusion de l’annonce de « La Boum 2 ».
Sur le réseau social, l’événement compte actuellement plus de 25.000 personnes intéressées. « Facebook a répondu qu'il n'agissait en la matière que sur réquisition du parquet », a expliqué Rudi Vervoort en séance du parlement bruxellois. « On est dans un état de droit et donc il appartient au parquet de déterminer s'il est opportun de faire retirer cela de Facebook. Ces démarches et toutes les autres sont portées à la connaissance des ministres de la Justice et de l'Intérieur », a-t-il ajouté.
En prévision de la journée de samedi, le ministre-président a jugé qu’il n’était pas à l’ordre du jour de fermer le bois de la Cambre, ce qui serait ni souhaitable, ni évident, vu la taille du bois. Une approche préventive devrait être privilégiée, avec le déploiement de stewards. Mais si de gros rassemblements devraient finalement avoir lieu, il y aura une intervention des forces de l’ordre, a laissé entendre Rudi Vervoort.