
Vers un Coronapass en Belgique ?

Une application qui reprend les résultats d’un test PCR ou une preuve de vaccination : c’est le précieux sésame qui est exigé au Danemark depuis le mois d’avril, pour retrouver le parfum de la vie d'avant. Muni de ce laisser-passer, les portes des restaurants, cafés, bibliothèques, musées… et bientôt cinémas et salles de concert danoises vous sont grandes ouvertes. En France, on réfléchit à mettre sur pied un pass sanitaire similaire, qui pourrait être déployé à partir du 9 juin. Emmanuel Macron a jugé qu’il serait « absurde de ne pas utiliser » un tel système « dans les lieux où se brassent les foules, comme les stades, festivals, foires ou expositions ». L’accès y serait alors conditionné à la vaccination, à un test négatif ou à un certificat d’immunité.
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Chez nous aussi, la question est à l’agenda du Gems (le groupe d’experts chargés de conseiller le politique sur la gestion de la pandémie). Selon la Libre et la DH, le commissaire Corona, Pedro Facon, devrait remettre un rapport sur l’état d’avancement du projet avant le Comité de concertation (Codeco) du 12 mai.
Eviter les discriminations
À quoi pourrait ressembler un Coronapass à la belge ? A priori, il ne s’agira pas d’un « passeport vaccinal ». Entendez que l’inoculation d’un vaccin Covid ne serait pas l’unique condition pour se munir du futur pass. Comme au Danemark, l’attestation (sous forme électronique, via une application… tout cela reste à confirmer) devrait également prendre en compte un test sérologique (contrôlant l’immunité acquise) ou un test PCR négatif dans les 72, voire les 48 heures.
À quoi servira ce Coronapass ? Là aussi, pas encore de certitudes, même si on pense, exemple danois à l’appui, aux restaurants, aux cinémas … Voire aux « événements à foule » (matchs de foot, festivals, etc.) comme l’envisageait dans La Capitale Yves Coppieters, épidémiologiste et professeur de santé publique à l’ULB. Pour lui, déployer un pass sanitaire est une « excellente idée de transition, tant que la couverture vaccinale n’est pas plus étendue dans le monde ». Pour l’épidémiologiste, le fait qu’un tel dispositif ne repose pas uniquement sur la vaccination permettrait de limiter les « discriminations » entre ceux qui sont déjà passés par la piqûre, et ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion. D’autres experts, comme le virologue Marc Van Ranst, se sont montrés plus réservés sur la question.
À noter que l’UE travaille elle aussi à la création d’un certificat sanitaire, destiné à rétablir la liberté de circulation entre les 27. Jeudi, le Parlement européen a d’ailleurs donné mandat à la Commission d’Ursula von der Leyen pour discuter avec les États membres de ce « certificat vert ». Celui-ci devrait être présenté pour tout voyage au sein de l’UE, et sera également basé sur le triptyque vaccination, sérologie, tests PCR. À cet égard, les députés ont adopté une résolution réclamant que les tests de dépistage soient « universels, accessibles, rapides et gratuits » partout à travers l’Union.