Négociations salariales : accord sur une prime corona de 500 euros net en 2021

En complément de la marge de 0,4% d’augmentation des salaires, une prime corona pourra être accordée aux travailleurs, dans les entreprises qui ont connu de bons résultats.

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Elle a veillé jusqu’aux aurores, mais a fini par aboutir : la Vivaldi a dégagé un accord salarial. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le gouvernement fédéral est tombé d’accord sur les contours de la norme salariale. C’est à Alexander de Croo & Co que revenait la responsabilité de fixer la hauteur de cette augmentation maximale que pourront octroyer secteurs et entreprises, en plus de l’indexation automatique et des augmentations barémiques. Après plusieurs mois de négociations chahutées, les partenaires sociaux avaient en effet refilé la patate chaude au Fédéral.

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Qui a tranché : en 2021 et 2022, les salaires ne pourront pas augmenter de plus de 0,4% (+3,2% en comptant l’indexation). Mais une prime « corona », de maximum 500 euros net par travailleur, pourra être accordée en complément de la marge de 0,4%. La prime corona prendra la forme d’un chèque consommation, a précisé à Belga le cabinet du ministre de l’Emploi Pierre-Yves Dermagne. La liste des commerces et des établissements où le chèque pourra être utilisé devrait être élargie. Sa durée de validité devra également être définie.

Point important : cette prime ne sera versée que sur base volontaire, dans les entreprises qui « ont bien traversé la crise ». Un concept qui reste très flou, la Vivaldi n’ayant pas fixé de critères précis pour identifier les entreprises qui ont performé. Le gouvernement a juste indiqué que cette prime pourra être accordée par des « établissements », ce qui ne devrait pas manquer de susciter des réactions côté syndical, où l’on plaidait pour une approche sectorielle et contraignante.

Une prime dépendante de la négociation

Dans les faits, l’octroi ou non de cette prime dépendra donc du rapport de forces et du dialogue entre l’employeur et les représentants des travailleurs. Étant non contraignante, la prime corona sera en effet soumise à la négociation en entreprise. Ce qui pourrait in fine pénaliser les travailleurs des plus petites structures, parfois dépourvues de toute représentation syndicale. En n’établissant pas de liste des secteurs ayant performé, le Fédéral laisse toutefois la possibilité de négocier partout ce petit complément au salaire.

La Vivaldi a également entériné la répartition de l’enveloppe bien-être (destinée à relever les minimas du chômage, des pensions, etc.) sur laquelle patrons et syndicats avaient fini par s’entendre au mois d’avril. Concernant les autres gros dossiers annexes à cet accord interprofessionnel (AIP), le gouvernement renvoie la balle à la concertation sociale. Le plus chaud de ces dossiers n’est autre que celui de la revalorisation du salaire minimum. Prenant bonne note que ce dernier « n’a pas suivi l’évolution des autres salaires », et est resté gelé depuis 2008, le Fédéral a invité les partenaires sociaux à plancher sur un mécanisme de rattrapage « étalé sur plusieurs accords interprofessionnels ».

Les autres points à débloquer porteront sur l’harmonisation des pensions complémentaires des ouvriers et des employés, aux heures supplémentaires et aux fins de carrière. Le Premier ministre Alexander De Croo exposera ce jeudi à la Chambre les détails de l’accord trouvé dans la nuit.

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