
Frank Vandenbroucke : « Contre le variant indien, une seule dose ne suffit pas »

Le déconfinement bien entamé, l’été à deux pas, l’entrée en lice des Diables… Si la pandémie n’est pas encore derrière nous, l’horizon semble quand même beaucoup plus dégagé qu’il y a quelques mois.
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Au milieu de ce tableau quasi idyllique, le Ministre fédéral de la Santé, tient vaille que vaille à garder le cap. Bientôt la délivrance, les vacances ? Oui, mais attention aux voyages à l’étranger. « Il faut prendre du plaisir mais pas être insouciant. Je recommande encore une grande vigilance cet été », explique Frank Vandenbroucke samedi, dans une interview à la DH. Sans être alarmiste, le ministre ne s’emballe pas : « Une épidémie peut tromper ». Et le virus, reprendre du poil de la bête.
En guise de piqure de rappel, la situation en Angleterre, où le variant Delta (indien) joue les trouble-fêtes. De quoi inquiéter les autorités belges, qui tiennent à l’œil la hausse des contaminations outre-Manche. « Il ne faut pas paniquer. Mais la prudence reste de mise, insiste Frank Vandenbroucke auprès de nos confrères. Les gestes barrières, la ventilation, le port du masque, sont des mesures aussi efficaces contre le variant indien que face aux autres. Mais il y a quand même un souci. Ce variant indien semble plus contagieux. Avec une seule dose de vaccin (sauf J&J), la protection n’est vraiment pas suffisante. La solution : se faire vacciner avec deux doses, et entre les deux, être prudent. De ce qu’on sait, avec deux doses d’AstraZeneca ou Pfizer, on est bien protégé contre le variant indien ».
Aller au-delà des 70%
Pour contrer le variant Delta (ou les autres), la recette est connue : vaccination, testing, tracing et gestes barrières. « Les autotests sont un outil qui peut nous aider cet été », ajoute le ministre. Une recommandation ? « Si vous n’êtes pas vacciné et recevez des gens, je vous conseillerais, par courtoisie, d’acheter un autotest et de vous tester ». De quoi voir venir, et envisager une rentrée en septembre plus sereine qu’en 2020, lorsque la deuxième vague montait. « Désormais, nous avons des vaccins. Le contexte est très différent » assure Frank Vandenbroucke. Pour que la fin de l’année reste calme sur le front de l’épidémie, il martèle: « Il faut atteindre au minimum 70 % de la population[vaccinée] et essayer d’aller au-delà. Vacciner au maximum dans tous les quartiers, groupes sociaux et d’âge, aussi les 16-17 ans. Si la vaccination n’est pas complète, on aura des quartiers et groupes sociaux plus vulnérables ».
Et à ceux qui hésiteraient encore à se faire vacciner, Frank Vandenbroucke répond : « Que les gens soient hésitants sur le vaccin, je trouve cela assez normal. On ne peut pas le leur reprocher. Moi, je ne prends pas n’importe quel médicament, je lis d’abord la notice. La seule réponse, c’est dialoguer et faire la transparence en mettant toutes les données sur la table. Mais si certains persistent à raconter des choses incorrectes, il faut arrêter cela ».