Pourquoi le voile divise autant ?

Nos lois ne définissent ni la laïcité ni la neutralité malgré trente ans d’effets d’annonce.

Voile @Unsplash

Depuis la condamnation de la Stib pour avoir ­discriminé une employée sur la base de ses ­convictions religieuses, les partis ont fait tonner leur position et le chœur des observateurs a dénoncé une récupération politique générale. Mais qu’entend-on si on évite les militants de tous bords pour donner la parole aux gens ordinaires? D’abord que leurs expériences sont plus complexes que prévu. Parfois aussi, c’est le silence.

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Sauf si elles sont engagées et rompues aux médias, les musulmanes ne parlent pas facilement de leur voile. Peut-être parce que la pression communautaire les incite à se taire. Peut-être par crainte d’alimenter une méfiance très présente depuis que les attentats ont rapproché dans l’esprit de beaucoup “islamique” et “islamiste”. Nos lois ne définissent ni la laïcité ni la neutralité malgré trente ans d’effets d’annonce.

Des solutions pratiques se sont installées. Elles établissent un lien bienvenu entre ­communautés, parfois aussi elles heurtent une société belge qui n’accepte plus de se soumettre à l’autorité, qu’elle soit divine ou patriarcale. Ces bricolages trop peu cadrés peuvent-ils encore tenir face à l’influence de l’islam politique, à des revendications féministes contradictoires ou à cette inquiétude populaire à voir qu’un socle commun est de plus en plus difficile à partager? On ne le parierait pas.

Découvrez notre dossier "Le voile en questions"

 

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