"Malgré les avancées, une femme gagne toujours moins qu'un homme à compétences égales"

Ce mercredi, Anne Guidicelli, présidente des Mompreneurs de Belgique, était l'invitée de la matinale de DH Radio.

égalité salariale - BelgaImage

Ce mercredi matin dans "Il Faut Qu'on Parle", Maxime Binet recevait Anne Guidicelli, fondatrice de Mompreneurs, un réseau féminin professionnel constitué de 220 membres, dont le but est de promouvoir l'entreprenariat féminin.

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Si le combat pour l'égalité hommes-femmes progresse en Belgique, force est de constater que le plafond de verre est encore loin d'être brisé. Seulement un tiers des entrepreneurs en Belgique sont des femmes, principalement actives dans les professions libérales ou dans le commerce.

Pour expliquer ce faible taux, Anne Guidicelli pointe plusieurs freins, tels que la présence demandée des femmes pour l'éducation des enfants ou les taches ménagères, mais également un manque de soutien, moral et financier, lors de la création et du développement de leurs entreprises: "D'un point de vue financier, on demande aux femmes plus de garanties lors d'un emprunt ou d'un investissement. L'accord du mari est quasi systématiquement demandé", déplore Anne Guidicelli.

Anne Guidicelli

La présidente de Mompreneurs dénonce également certaines discriminations et préjugés auxquels les femmes font face dans le monde du travail. "La femme doit souvent prouver davantage qu'un homme. A compétences égales, on va souvent plus favoriser un homme, en tout cas pour accéder à des postes à responsabilité. Les salaires sont également différents: malgré les avancées, une femme gagne toujours moins qu'un homme à compétences égales".

Toutefois, certains progrès sont à souligner, comme la politique des quotas en Belgique, qui impose notamment qu'un tiers des femmes fassent partie des Conseils d'Administration des entreprises. "On avance particulièrement bien en Belgique", se réjouit Anne Guidicelli. "Au 31 décembre 2018, plus de 90% des entreprises s'étaient soumises à ce genre de règlements. Après, on parle d'un tiers des femmes, ce n'est pas encore l'égalité parfaite, mais c'est déjà bcp mieux qu'il y a dix ans".

Afin de continuer à progresser sur ces questions, la présidente de Mompreneurs insiste sur la détermination: "C'est bien de légiférer, en imposant certains quotas par exemple, mais il faut aussi agir dans les faits pour tendre vers cette parité".

Enfin, Anne Guidicelli a décidé d'adresser son carton rouge à la Pologne et la Hongrie, qui régressent au niveau de l'égalité hommes-femmes. "Ils aimeraient faire enlever des différents textes européens la notion d'égalité des genres et d'égalité salariale", regrette-t-elle. La Belgique, elle, fait figure de bon élève à ce sujet: "La Belgique se situe 4e dans le classement européen des inégalités, en ayant mis en place un bon nombre de mesures de soutien pour parvenir à cette égalité".
 

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