

"Durant les dernières décennies, nous avons vu une tendance à davantage de conditions favorables" à la formation de tornades "dans le Midwest et le Sud-Est" des Etats-Unis, explique à l'AFP John Allen, climatologue à la Central Michigan University. "Et ce signal est plus fort en hiver."
Pour autant, "il est trompeur d'attribuer cet événement au changement climatique".
James Elsner, professeur de climatologie à l'Université d'Etat de Floride, dresse une comparaison parlante: bien que le brouillard tende à augmenter le nombre d'accidents de voiture, la cause d'un accident spécifique ayant lieu par temps de brouillard peut tout à fait être autre.
Pour déterminer cette cause, une enquête est nécessaire: la science de "l'attribution" des événements extrêmes au changement climatique est de fait en plein essor. Mais une telle étude prendra du temps, si elle est menée.
En attendant, peut-on au moins dire que le changement climatique, en créant ces conditions favorables, va accroître le nombre de tornades à l'avenir?
"Les preuves semblent pointer en ce sens. Mais je ne pense pas qu'on puisse encore le dire de façon définitive", déclare John Allen.
Le nombre moyen de tornades par an aux Etats-Unis, dont la majorité surviennent au printemps, n'a pas augmenté ces dernières années: autour de 1.300.
Les deux ingrédients requis pour la formation de tornades sont un air chaud et humide près du sol, et des vents soufflant dans des directions opposées à différentes altitudes (appelé cisaillement vertical).
Or on observe aujourd'hui "une plus grande probabilité de jours chauds durant la période froide, qui peuvent appuyer la formation de tempêtes et tornades", dit Jeff Trapp.
Par ailleurs, les tornades semblent se concentrer sur un plus petit nombre de jours. Lorsqu'elles se forment, "on tend à en avoir davantage" à la fois, explique Chiara Lepore, chercheuse à l'Université de Columbia. Et "cela a des conséquences en termes de dégâts", souligne-t-elle.
Enfin, les scientifiques constatent un glissement géographique vers l'est par rapport à la zone des Etats-Unis surnommée "allée des tornades", les déportant vers les Etats de l'Arkansas, du Mississippi ou du Tennessee -- tous trois touchés ce week-end.