Réforme des pensions : quelles sont les critiques de l'opposition?

L'accord intervenu lundi à l'aube au sein du gouvernement fédéral sur la réforme des pensions s'est attiré les critiques de l'opposition dès les premières heures de la journée.

Raoul Hedebouw ©BelgaImage
Raoul Hedebouw ©BelgaImage

Le président du PTB, Raoul Hedebouw, a estimé que cet accord n'allait pas assez loin sur le plan social. "Aucune décision pour taxer les super-riches, aucune décision pour les métiers pénibles, tout le monde ira jusque 67 ans. Mais un accord pour économiser trois milliards sur les pensions. Avec ce que ce gouvernement sème, qu'il ne s'étonne pas de récolter la résistance du monde du travail", a-t-il affirmé sur Twitter.

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Sur le même canal, la cheffe de groupe Les Engagés à la Chambre, Catherine Fonck, a estimé que l'accord ne permettait "manifestement" pas de "mieux valoriser l'effort et le travail".

"Le bonus pension très vendeur (...) risque de ne concerner que très peu de personnes. Mais il y a aussi beaucoup de flou… Une ministre dit que la baisse de la péréquation ne touchera quasi personne et l'autre parle d'une économie de 2,4 milliards. L'une dit que les années effectives de travail intégreront plus de périodes assimilées et l'autre parle de durcissement. Quand il y [a] du flou, il y a un loup…", a-t-elle jugé.

Pour le président de DéFI, François De Smet, les mesures annoncées comportent des éléments positifs mais ne constituent qu'"un correctif, en seconde sess', de la réforme Vivaldi de juillet 2022, jugée non soutenable, sous pression européenne". "Qui peut imaginer que l'effort de 0,4% du PIB à l'horizon 2070 sera suffisant, alors que le 'papy boom' commence à peine? Il n'est pas certain que la Commission européenne avale cette pilule", a pointé le président des amarantes.

Pour lui, les divisions de la majorité la "condamnent à n'aboutir que sur du court-terme, et à laisser les grandes réformes aux suivants".

Dans le majorité, le ton était au contraire à la satisfaction, chacun y plaçant ses accents particuliers.

Pour le président du MR, Georges-Louis Bouchez, les mesures adoptées "visent à mieux récompenser celles et ceux qui travaillent. Maintenir un système finançable sera une préoccupation constante des prochaines années".

M. Bouchez a pointé, comme autant d'avancées libérales, le travail effectif pour la pension minimum; un début d'harmonisation des régimes de pension et le bonus pension pour celles et ceux qui travaillent plus longtemps.

Pour lui, "la réforme fiscale doit s'appuyer sur ces principes afin de baisser l'impôt pour tous".

Pour la ministre des Pensions, la socialiste Karine Lalieux, l'accord est équilibré car il augmente la pension minimum; il valorise le travail; il contribuera à augmenter le taux d'emploi; et améliore l'égalité de traitement entre les hommes et les femmes.

Son collègue, le Vice-premier ministre Ecolo Georges Gilkinet a quant à lui mis en exergue le bonus pension plus attractif, les nouvelles périodes assimilées pour les femmes et les artistes, "une contribution renforcée des épaules les plus larges en plus de la pension minimale à plus de 1500 euros".

Abondant dans ce sens, sa collègue Groen en charge de la Fonction Publique, Petra De Sutter a en outre souligné que le système de péréquation des pensions de la Fonction publique ne sera pas supprimé. "Seules les pensions les plus élevées de la Fonction publique augmenteront un peu moins. Par ailleurs, nous demandons une contribution plus importante aux salariés et aux indépendants qui accumulent le deuxième pilier de pension le plus élevé. De cette manière, nous pouvons améliorer compléter les pensions les plus basses", a-t-elle poursuivi.

Mme De Sutter a enfin précisé que les personnes travaillant pour les pouvoirs publics et ayant été malades pendant une longue période ne seront plus définitivement rayées du marché du travail.

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