Une campagne pour dissuader les Albanais de demander l'asile en Belgique

Les deux pays ont décidé de mener une campagne de dissuasion et d'information. En cause: une hausse soudaine du nombre de demandeurs d'asile albanais dans notre pays.

Une campagne pour dissuader les Albanais de demander l'asile en Belgique
Sammy Mahdi, secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration. ( @Belga Image)

Pour faire face à une augmentation soudaine du nombre de demandeurs d'asile albanais en Belgique, les deux pays ont décidé de mener une campagne de dissuasion et d'information, a rapporté mardi le secrétaire d'Etat à l'Asile et le migration Sammy Mahdi, de retour d'une mission dans ce pays des Balkans. Cette campagne démarrera cet automne via des influenceurs, des podcasts et des mini séries télévisées avec un objectif d'information à long terme.

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"L'Albanie coopère bien sur les retours. Mais nous devons éviter que des personnes qui n'ont pas besoin de protection viennent dans notre pays et chargent le système d'accueil. Cette campagne de dissuasion est non seulement meilleure pour nos services d'asile, mais aussi et surtout pour les Albanais eux-mêmes qui ne sont finalement pas autorisés à rester", explique le secrétaire d'Etat.

En août, 72 personnes de nationalité albanaise ont formulé une demande d'asile et 88 en septembre pour un total de 412 demandes depuis le début de l'année. L'Albanie figure dans le top 6 des pays d'origine des demandeurs, alors que ses ressortissants n'ont quasi aucune chance de voir leur demande aboutir.

Fedasil accueille actuellement 348 personnes d'origine albanaise. En 2019, 28 Albanais ont obtenu l'asile sur un total de 621 demandes. En 2020, seules 7 demandes ont abouti et 6 pour le moment en 2021. Le niveau de protection est de 4,5%, ce qui est nettement inférieur aux 36,9% de personnes qui reçoivent généralement une protection en Belgique après une demande d'asile.

A plus long terme, un travail est entrepris en vue d'une diffusion correcte de l'information. L'Office des Étrangers élabore ainsi une nouvelle approche en collaboration avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Quatorze influenceurs issus des communautés locales seront mobilisés pour démonter les informations incorrectes persistantes. Une enquête de l'OIM démontre que 50% des migrants âgés de 18 à 35 ans utilisent Facebook et Instagram et 70% regardent des séries télévisées. C'est pourquoi il est nécessaire d'utiliser les médias sociaux et de nouvelles formes de diffusion de l'information (podcasts) en plus des canaux classiques tels que les conférences de presse, les journaux et la télévision, a justifié le secrétaire d'État.

"Une bonne information se traduit également par moins de refoulements à la frontière. Les personnes bien informées partent moins et, bien sûr, n'arrivent pas à l'aéroport sans un objectif clair comme étudier ou avoir un travail", explique le directeur général de l'Office des Étrangers Freddy Roosemont.

"Les médias sociaux sont importants pour diffuser des informations correctes. La communauté albanaise est assez fermée, ce qui signifie que les fausses nouvelles ou les informations incorrectes persistent longtemps. Un message bien ciblé selon lequel vous ne pouvez simplement pas rester en Belgique pourra se répandre parmi les familles et les connaissances", estime Sammy Mahdi.

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