L'obligation vaccinale: fausse bonne idée pour De Croo, la solution pour le PS

Le Premier ministre et le PS tiennent des propos radicalement différents au sujet de cette obligation vaccinale, chacun ayant ses propres arguments.

Alexander De Croo et Paul Magnette
Alexander De Croo et Paul Magnette le 30 septembre 2020 @BelgaImage

Le Premier ministre, Alexander De Croo, ne soutient pas l'idée d'une obligation vaccinale pour tous, a-t-il expliqué mardi 16 novembre, alors que plusieurs partis plaident pour que le débat soit ouvert. A ses yeux, il faut poursuivre le travail de conviction. Le PS souhaite quant à lui mener sans tarder le débat sur l'obligation vaccinale pour toute la population à partir de 18 ans. Le ministre-président wallon, Elio Di Rupo, profitera du comité de concertation de mercredi pour mettre le dossier sur la table des discussions, a-t-on appris mardi auprès de son cabinet.

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Deux discours opposés

«C'est une fausse bonne idée», s’exclame pour sa part le Premier ministre. «C'est facile sur le papier mais comment fait-on dans la pratique? Si quelqu'un ne veut pas se faire vacciner, comment fait-on? On le force? Je ne vois d'ailleurs aucun pays en Europe et pratiquement aucun dans le monde qui fait cela. Il faut convaincre les gens avec les chiffres. Une personne vaccinée a onze fois moins de probabilités de se retrouver à l'hôpital, ce sont des faits et ils sont plus convaincants que l'obligation», a déclaré M. De Croo interrogé par LN24.

Au PS, le ton est tout autre. «Nous estimons, au Parti Socialiste, qu'il est grand temps de l'ouvrir dès maintenant. Pour nous, la vaccination obligatoire, dès l'âge de dix-huit ans, est LA seule solution cohérente. Je sais que c'est un débat difficile, mais je ne veux pas d'une situation absurde à l'autrichienne. Situation où on n'impose pas la vaccination obligatoire mais où on confine les non-vaccinés. Je ne veux pas de l'obligation du port du masque pour les enfants dès l'âge de 9 ans. On ne le laissera pas passer. Je ne veux pas non plus d'une vaccination par secteur, en choisissant qui doit être vacciné et qui ne doit pas l'être», a souligné le président du PS, Paul Magnette, dans un entretien accordé à Sudinfo.

Lundi soir, les ministres rassemblés en kern se sont accordés sur les modalités d'application de l'obligation vaccinale du personnel soignant, qui pourra mener le cas échéant au retrait de l'accès à la profession d'un soignant et à son licenciement à partir du mois d'avril. «Je suis contre l'hypothèse de licencier une infirmière en avril pour la raison qu'elle ne serait pas vaccinée alors qu'il n'y a pas d'obligation pour tous. Si elle l'est pour tous, alors, oui, il pourra aussi y avoir un débat sur les sanctions», a ajouté M. Magnette.

Débat
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