
Colère des taxis: «On veut nous voler cette justice»

Ce jeudi matin, les rues de la capitale sont à nouveau bloquées par des chauffeurs de taxi qui manifestent leur colère envers l'ensemble des partis de la majorité bruxelloise, sauf le PS. Pour rappel, Groen, DéFI, Open Vld et one.brussels-Vooruit ont déposé une proposition d'ordonnance visant à offrir une solution temporaire aux chauffeurs Uber, dont l'entreprise avait décidé de fermer la plateforme bruxelloise, pour qu'ils puissent continuer d'exercer. Du côté du PS, on ne veut pas soutenir un texte "dicté par Uber ».
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Taxis bruxellois vs Uber
Après une première journée de blocage, Sam Bouchal affirme qu'il pourrait encore y en avoir d'autres tant que la situation ne s'améliore pas. "Actuellement, on a affaire à un poulet sans tête au gouvernement. Cela part dans tous les sens. Si le gouvernement revient à la raison, nous continuerons, ou pas, de mener des actions de grève », confie l'un de nos invités.
Les chauffeurs Uber ont décidé de manifester en second recours. "On a d'abord privilégié la voie de la justice. Après plusieurs années de procédure, l'entreprise Uber a été reconnue comme frauduleuse en matière de concurrence pour nous. Elle a été condamnée à deux reprises. Justice nous a été rendue mais on veut nous voler cette justice en utilisant un bricolage. Cette ordonnance 'sparadrap' est extrêmement dangereuse », confie encore le secrétaire général de la Fédération bruxelloise des taxis.
Du côté du CDH, on ne veut duper personne dans ce dossier. "Tout ce qu'on veut, c'est offrir un même cadre légal pour que tous les chauffeurs aient les mêmes droits. Cela fait sept ans qu'on le dit. Le gouvernement, qui ne s'est pas attaqué au problème, a proposé aujourd'hui une solution qui est devenue inextricable. Entre l'ordonnance 'sparadrap' ou 2.000 chauffeurs au chômage, je choisis l'ordonnance 'sparadrap' », confie Christophe De Beukelaer.
Moins de 2.000 chauffeurs Uber
La Fédération bruxelloise des taxis est sur le point d'intenter une action en justice à l'encontre des quatre partis qui veulent voter l'ordonnance "sparadrap". "Tout le monde devra rendre compte de ses actes. On mènera des actions en justice contre Uber pour ses actions frauduleuses ainsi que contre le gouvernement pour son incapacité à gérer le dossier », prévient Sam Bouchal.
Ce dernier va plus loin et avance également que le chiffre de 2.000 chauffeurs Uber mis au chômage est un mensonge. "C'est un chiffre qui a été balancé par Uber et tout le monde l'a répété. En vérité, il y a 1192 licences dont 300 qui font vraiment de la limousine. Sur les 800 restants, 40% le font en tant qu'activité complémentaire. Il y a donc environ 500 chauffeurs. Mais si on nous écoute, personne ne restera sur le carreau. »
Pour le député CDH de la région bruxelloise, si la situation en est arrivée là, c'est de la faute du PS bruxellois. "Ils pensaient faire un cadeau aux taxis sans faire évoluer le secteur. Et c'est ça qu'on dénonce aujourd'hui. »