
Immobilier: Les jeunes accèdent de moins en moins au marché

Une fois de plus, le secteur termine l’année avec le sourire. Comme en témoigne le baromètre 2021 de la fédération des notaires, le marché de l’immobilier n’a pas souffert du covid. Sur le plan de l’activité, on a enregistré une hausse de 14,3% du nombre de transactions par rapport à 2020. Quant aux prix, ils ont grimpé eux-aussi : +4,6% pour les maisons (en prenant compte de l’inflation) et +2,3% pour les appartements.
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Mais si l’année a donc été fort agitée, elle l’aura surtout été dans ses six premiers mois, puisque contrairement aux années précédentes, le volume des transactions a diminué de 11,3% au second semestre. "C'est peut-être une première indication que les hausses de prix persistantes dans le segment le moins cher touchent progressivement à leur fin", expliquait à Belga le notaire Renaud Grégoire, porte-parole de la fédération du notariat.
Conditions de crédits resserrées pour les jeunes
Autre enseignement du baromètre : la moitié des acheteurs en 2021 avaient entre 30 et 50 ; près de 25% avaient plus de la cinquantaine. Avant la pandémie, les jeunes de 30 ans et moins représentaient 27% du nombre total d’acheteurs. Cette part est tombée à 25,3%, en 2021. La faute au Covid ? Difficile à dire, selon les professionnels, qui avancent toutefois des pistes de réflexion.
« Tout est fait pour ne pas aider [les jeunes], pointait dans Le Soir Emmanuel Deboulle, de Business Development Manager chez ERA. L’accessibilité est de plus en plus compliquée alors que les taux n’ont jamais été aussi bons. Et puis le premier janvier, l’expertise obligatoire entrera en vigueur (à réaliser par les banques avant l’octroi du crédit hypothécaire, NDLR). C’est encore une mesure qui va défavoriser les primoacquéreurs par rapport à des gens qui ont déjà des fonds propres".
D’autant que les prix en vigueur sur le marché dissuadent celles et ceux qui n’ont pas le portefeuille assez épais, à commencer donc, par les plus jeunes. Ceux-ci sont peut-être également moins désireux d’accéder à la propriété qu’auparavant. « Des jeunes qui veulent être libres de déménager, de voyager et qui ne veulent pas se mettre une maison – et l’emprunt qui va avec – sur le dos", avançait dans La Libre Renaud Grégoire.
En recul globalement en Belgique, la part des moins de 30 ans acquéreurs reste encore plus importante en Flandre qu’en Wallonie. Au sud de la frontière linguistique, c’est Liège qui compte la plus grande part de jeunes acheteurs (26,2%).