Raoul Hedebouw: «L'obligation vaccinale ne va rien résoudre»

Le nouveau président du PTB Raoul Hedebouw critique la stratégie des autorités pour faire face à la crise sanitaire.

Raoul Hedebouw du PTB
© BelgaImage

Ce vendredi matin, Raoul Hedebouw était l'invité de Maxime Binet dans "Il faut qu'on parle". L'occasion pour le nouveau président du PTB-PVDA de revenir sur plusieurs sujets d'actualité, et notamment sur la hausse de la facture de l'énergie. Depuis plusieurs semaines, les prix du gaz et de l'électricité s'envolent en Belgique. Pour faire face à cette flambée des prix, le PTB plaide pour une baisse de la TVA à 6%, et ce depuis 2007. "Cela reste tout à fait pertinent. Je ne comprends pas pourquoi, en Belgique, on taxe le gaz et l'électricité à 21%, qui est en fait le taux de taxation pour le caviar et le champagne », débute l'homme politique liégeois. "En Belgique, il y a un taux qui est prévu pour les besoins de première nécessité, et il me semble que le gaz et l'électricité devaient rentrer dans cette catégorie."

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

"Le problème, c'est qu'en 2003, tous les partis nous avaient vendu que la libéralisation du secteur énergétique - et la concurrence - allait faire baisser les prix. C'est faux. La libéralisation du secteur a redonné ce secteur aux monopoles et aux multinationales qui ne pensent qu'à une chose: se faire du fric », déplore encore le président du PTB. "À cause des prix qui ont explosé au niveau mondial et en Belgique, Engie-Electrabel va réaliser 2,6 milliards d'euros de bénéfices supplémentaires en 2020-2021. Allons donc chercher l'argent chez Engie pour réduire la TVA. »

Certains partenaires de la Vivaldi plaident eux pour d'autres solutions, comme un chèque énergie unique d'une valeur de 200€ par ménage. Pour Raoul Hedebouw, ce n'est pas assez: "Avec une réduction de la TVA, on est dans l'ordre de 700 à 800€ de ristourne par an », défend-il.

Ensuite, le président du PTB a à nouveau plaidé pour une hausse des salaires et pour une révision de la loi de 1996 sur la norme salariale: "Il faut casser la norme salariale. Je suis pour faire sauter le carcan imposé par la Vivaldi contre les organisations syndicales et leurs travailleurs et qu'on permette aux salaires d'augmenter. »

"On fait quoi des non-vaccinés?"

L'ancien porte-parole du parti d'extrême-gauche a ensuite abordé la crise Covid, et notamment l'obligation vaccinale prônée par plusieurs partis de la majorité. "L'obligation vaccinale n'est pas une solution. On fait quoi alors des non-vaccinés, on les fout en taule? » s'interroge-t-il. "Le gouvernement a foiré depuis un an et demi pour gérer toute cette crise Covid, et maintenant on veut résoudre l'affaire par la répression. Moi je n'y crois pas », fustige Raoul Hedebouw, qui prône davantage de dialogue: "Il faut discuter avec les gens, les écouter, les rassurer... L'obligation ne va rien résoudre. »

Ce jeudi soir, le commissariat Corona a rendu un avis, qui ne prône pas l'obligation vaccinale mais bien la transformation du CST actuel par un Certificat Corona, réservé aux seules personnes vaccinées. Un non-sens, pour le PTB: "Le CST a foiré, il ne faut pas tourner autour du pot. Le CST a donné un faux sentiment de sécurité et cela n'a pas marché. Je ne comprends pas pourquoi on veut perdurer dans une stratégie qui n'a pas marché », martèle-t-il. "Une société de contrôle permanent sur nos libertés, moi j'y crois pas. Il faut beaucoup plus investir dans la prévention, normalement par exemple en généralisant la gratuité des autotests ».

L'idée de taxer les non-vaccinés, comme cela a été récemment imposé au Québec, est également une aberration pour le président du PTB. "Ce n'est pas sérieux. Où va-t-on s'arrêter avec cette logique? On va taxer les fumeurs, les gens qui mangent trop? Le droit à la santé est un droit universel, et il ne faut pas le conditionner à un comportement. »

Enfin, Raoul Hedebouw a critiqué le manque d'anticipation de la part des autorités face à l'évolution du virus, notamment en présentant la vaccination comme la solution miracle: "Quand le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke nous a dit qu'on se dirigeait vers le royaume de la liberté, il s'est planté", regrette-t-il. "Un grand nombre d'experts le disaient: l'émergence de nouveaux variants, c'est inhérent à la vie d'un virus ».

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité