Marc Van Ranst mise sur fin février pour des assouplissements sanitaires

Le virologue Marc Van Ranst estime que les mesures sanitaires pourraient être allégées dès la fin du mois, si des conditions préalables sont remplies.

Marc Van Ranst à Malines
Marc Van Ranst à Malines le 9 décembre 2021 @BelgaImage

Si le Premier ministre parle déjà d’assouplissements sanitaires à venir, il n’est pas le seul. Du côté des experts, le virologue Marc Van Ranst imagine lui aussi l’arrivée plus ou moins rapide de jours meilleurs. Comme il l’a confié dans une longue interview à De Morgen, il juge que la Belgique pourrait à son tour desserrer la vis dès fin février. Il tient toutefois à préciser que cette date est sujette à caution.

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

Des objectifs bientôt atteints?

Selon le scientifique flamand, un allègement des mesures n’est envisageable qu’en remplissant deux objectifs. Le premier est déjà atteint puisqu’il faut passer le pic de la vague de Covid-19 en cours, ce qui s’est produit aux alentours du 26 janvier. Ces derniers jours, le nombre de cas détectés chute même d’environ 33%, et cette baisse s’accélère.

La deuxième condition, c’est de ne plus avoir de soins différés. Mais sur ce plan, les hôpitaux accueillent toujours beaucoup de patients Covid: plus de 4.100 dont 430 en soins intensifs, soit des chiffres en légère hausse. Lors des précédentes vagues, il fallait environ deux semaines pour que le pic des contaminations soit suivi par un pic des hospitalisations et il semble que c’est à nouveau le cas ici. Depuis vendredi 4 avril, le nombre de nouveaux patients Covid admis en hôpital est quasiment stable avec environ 350 entrées par jour, voire en très légère baisse (-4% par rapport à la semaine dernière.

Après, il faudra que les hospitalisations baissent pour de bon. Marc Van Ranst renvoie en ce sens au baromètre corona adopté par le gouvernement. Aujourd’hui en code rouge (le niveau le plus élevé), il doit y avoir moins de 150 nouvelles hospitalisations par jour pour tomber en code orange et moins de 65 pour arriver en code jaune (le niveau le plus bas). Interrogé par De Morgen sur le moment où ces changements pourraient arriver, le virologue répond: «si vous voulez mon avis, je dirais fin février. Mais attention car si vous posez la question à dix virologues, vous obtiendrez dix réponses différentes». Quant à savoir si cela signerait la fin du Covid Safe Ticket (CST), il ajoute: «avec le code jaune, très certainement». 

Pas de précipitation mais des raisons d’espérer

Reste qu’en l’état actuel de la situation, assouplir les mesures serait prématuré selon lui, même si des pays comme le Danemark l’ont déjà fait. «Je pense que c'est un peu dangereux. Cela peut fonctionner, mais ils n'ont pas agi de la manière la plus réfléchie. La Belgique est plus sur une voie médiane», dit-il.

De Morgen fait aussi remarquer qu’à chaque fin de vague, l’optimisme revient avant que l’épidémie ne reprenne quelques mois plus tard. «Oui, mais chaque pic est plus bas que le précédent», répond Marc Van Ranst. «À chaque fois, il y a moins d'admissions à l'hôpital, moins de personnes qui se retrouvent en soins intensifs et moins de personnes qui meurent des conséquences de Covid-19. Je ne prétendrai pas non plus qu'il n'y a aucune chance qu'un autre variant similaire à Delta apparaisse à l'avenir. [...] Et pourtant, il y a de fortes chances que nous abordions bientôt ces vagues d'une manière différente. Un facteur très important à cet égard est la capacité des individus et de la société (à endurer la durée de la crise, ndlr). Nous ne pouvons plus le supporter. Nous serons donc obligés d’alléger les mesures».

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité