Des GSM chinois pas sécurisés selon la Sûreté d'État, Proximus pas d'accord

Malgré l'avis de la Sûreté d'État, Proximus n'estime pas qu'un risque de sécurité permette la Chine d'espionner les smartphones qu'elle produit.

Un Huawei Mate 40 Pro à Shanghai
Un Huawei Mate 40 Pro en essai à Shanghai, le 25 octobre 2020 @BelgaImage

La Sûreté d'État estime qu'avec les marques de smartphones chinoises, il existe un risque de transfert de données non désiré vers le gouvernement chinois et donc d'espionnage. L'opérateur de télécommunications Proximus continue de vendre les appareils et ne voit «aucune preuve concluante» d'un risque de sécurité.

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«Tout le monde ne risque pas d'être espionné»

Le Soir a de nouveau mis en avant cette semaine l'avertissement de la Sûreté de l'Etat belge, sur la base d'une question parlementaire au ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld). Il fait référence aux recherches lituaniennes de l'été dernier sur Huawei et Xiaomi. Les appareils de cette dernière marque auraient une option de censure, mais elle ne serait pas active en Europe. Xiaomi a nié toute censure. Le cadre législatif dans lequel les fabricants chinois de smartphones doivent opérer présenterait également un risque d'espionnage. Les entreprises doivent permettre aux services de sécurité chinois d'accéder à leurs systèmes informatiques.

Les consommateurs devraient-ils éviter les marques chinoises sur la base de ce que dit la sécurité de l'État? «Tout le monde ne risque pas d'être espionné par un gouvernement étranger», note Van Quickenborne. «Je veux surtout mettre en garde contre le risque que courent les personnes qui - généralement en raison de leur profession - entrent en contact avec des informations stratégiques ou sensibles. Elles doivent y faire face consciemment. L'objectif est donc que chaque personne ou entreprise évalue le risque et se base Il existe également de nombreuses applications logicielles telles que les VPN et le cryptage qui vous permettent de mieux protéger vos informations».

Lié à Huawei, Proximus assure veiller au grain

Les appareils chinois restent également largement disponibles en Belgique. L'opérateur de télécommunications Proximus, à moitié détenu par l'État, estime qu'il n'y a «aucune preuve concluante» que les smartphones présentent un risque pour la sécurité. De plus, selon la société de télécommunications, il n'existe aucune législation ou directive officielle limitant la relation commerciale avec les marques chinoises. Proximus dit qu'elle continuera à surveiller les développements. Proximus se réjouit également de l'intention d'introduire un système de certification de cybersécurité au niveau de l'UE pour les fournisseurs de logiciels et d'équipements sur lesquels les opérateurs télécoms peuvent compter.

Proximus collabore depuis longtemps avec des fournisseurs chinois. Huawei a été son fournisseur d'importantes infrastructures de réseau pendant de nombreuses années. Lorsque Huawei a été accusé d'espionnage dans un contexte de tensions diplomatiques, Proximus a ouvertement pris la défense de son fournisseur. Pour le nouveau réseau 5G, il a travaillé avec les sociétés européennes Nokia et Ericsson.

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