Le PTB est-il pro-russe? «Vladimir Poutine n’est pas un exemple politique»

Germain Mugemangango, chef du groupe PTB au Parlement wallon, revient sur la polémique avec la Russie et sur la hausse des prix de l'énergie. Selon lui, il y a des solutions, "mais les autorités belges sont faibles…"

Germain Mugemangango du PTB.
Germain Mugemangango du PTB. © BelgaImage

Invité de l’émission "Il faut qu’on parle" sur DH Radio, Germain Mugemangango a tout d’abord clarifié la position du PTB face à la guerre en Ukraine. Pointé du doigt pour ne pas condamner fermement l’invasion russe, le parti ouvrier assure que "l’agression de Vladimir Poutine sur l’Ukraine est inacceptable au regard du droit international – l’Ukraine est un pays souverain – et aussi sur le plan humain" mais déplore, en effet, la prise de position européenne.

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"Rajouter de l’huile sur le feu en participant à des livraisons d’armes, ça nous inquiète beaucoup. Ce n’est pas la solution. On est contre ça […] car ça ne fera que rallonger cette guerre, explique Germain Mugemangango. Ce qui nous inquiète, c’est l’escalade. Cette logique des deux camps ne peut amener qu’une guerre nucléaire. Et la Russie possède 6.000 des 13.000 têtes nucléaires qui existent dans le monde."

Contre les sanctions qui ne visent pas seulement les oligarques russes, le PTB estime que seules des négociations pourront permettre de sortir l’impasse dans laquelle "Vladimir Poutine est en train de s’enfermer". L’idée du chef du groupe PTB au Parlement de Wallonie? "Une conférence de paix européenne." Soit une resucée des accords de Minsk… qui n’ont pas été respectés par la Russie.

"Pour nous, contrairement à ce que certains essayent de faire croire, Vladimir Poutine n’est pas un exemple politique, ajoute encore Germain Mugemangango. Poutine est un capitaliste qui a mis sur pied un capitalisme d’inégalités en Russie, avec des inégalités encore plus importantes qu’aux États-Unis. Le PTB n’a donc aucune parenté politique ou forme de sympathie politique avec Vladimir Poutine. Ceux qui disent le contraire sont des ignorants ou des menteurs."

"L'argent est là"

Dans l’attente d’une sortie de crise en Ukraine, le PTB s’active en coulisses pour faire entendre ses idées contre la montée des prix de l’énergie. Car, à l’instar du peuple russe qui est otage de la politique du Kremlin, les citoyens européens le sont également depuis le début de cette guerre, estime le parti ouvrier.

"Ça fait six mois que nous sommes confrontés à une crise énergétique. Et la guerre en Ukraine n’a pas arrangé les choses. Poutine utilise le gaz comme élément de pression", note Germain Mugemangango. Mais depuis août, "les autorités belges n’agissent pas et elles sont faibles dans leur action pour protéger le pouvoir d’achat du citoyen".

Que faire pour aider les ménages à payer plus facilement leurs factures, selon le PTB? "Diminuer de façon permanente et structurelle la TVA de 21% à 6% sur l’électricité et sur le gaz." Et le collègue de Raoul Hedebouw d’ajouter ironiquement que nous habitons "un pays formidable où on paie la TVA sur l’énergie comme si on mangeait du caviar".

"Pour le moment, face aux surfacturations de 3.000 euros, on propose 165 euros d’aide aux gens. Ce qui est ridicule. Le tarif social est nécessaire et indispensable, mais il n’est pas suffisant", fulmine le chef du groupe PTB au Parlement de Wallonie qui regrette également que le cliquet inversé n’ait pas encore été appliqué en Belgique malgré le litre de diesel à 2 euros.

"Dès qu’il y a une augmentation de la facture d’énergie, l’État gagne de l’argent, poursuit Germain Mugemangango. Depuis six mois, l’État a gagné 580 millions d’euros non prévus. Et ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que les fournisseurs d’énergie gagnent aussi la blinde pendant ce temps. Selon le Bureau du plan, Engie profiterait d’un surprofit de 2,6 milliards d’euros sur l’année. L’argent est là, donc il suffit d’aller le prendre pour aller le donner aux gens qui en ont besoin."

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