
Quel avenir pour les experts Covid ?

Un vent de liberté souffle sur la Belgique depuis ce lundi 7 mars. Avec l’abandon de quasiment toutes les mesures sanitaires. Après le passage de la vague Omicron, le virus semble désormais mis de coté. Pour quelques temps au moins. Le 8 avril prochain, le commissariat Corona et le GEMS seront amenés à disparaître. Avec ce ralentissement de l’épidémie, les experts « Covid » se font moins présents dans les médias. Ils devraient également être moins convoqués par les autorités avec la disparition des organes consultatifs.
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Quel avenir alors pour ces experts projetés sur le devant de la scène il y a deux ans? « Je vais être très heureux qu’une période hyperchargée se termine. En tant que chef de département de l’UZ Leuven et en tant que professeur à la KU Leuven, j’ai plus qu’assez de travail », s’était réjoui Marc Van Ranst auprès de nos confrères de la Dernière Heure il y a quelques jours.
« C’est vrai que le 8 avril, on est en faillite », s’amusait de son coté Yves Van Laethem, un des experts les plus médiatisés depuis le début de la crise. Avec la disparition du GEMS, il confirme perdre « l’une de ses 3 casquettes Covid ». L’infectiologue conserve toutefois sa fonction de porte-parole interfédéral de la lutte contre le coronavirus. « Il restera la fonction d’être une sorte de relais scientifique par rapport à la presse. Sauf si un jour, on a trouvé tout ce qui était miraculeux et que le Covid sera alors rangé dans un tiroir ». Comme il l’a confié à la Dernière Heure, Yves Van Laethem va continuer à donner ses consultations à l’hôpital et ses cours. « Mais c’est vrai que je vais avoir plus de temps pour ranger mon bureau, ce que je n’ai pas eu le temps de faire durant cette pandémie ».
"Nous restons mobilisables à tout moment", rappelle toutefois l'autre porte-parole interfédéral et membre du GEMS Steven Van Gucht à nos confrères de Sudinfo. "Ça ne va rien changer fondamentalement à ma vie", nous explique de son coté Yves Coppieters. L'épidémiologiste ne faisait pas partie du Groupe d'experts de stratégie de crise. "J'étais un observateur assez indépendant dans cette crise. Et toutes les sollicitations que j'ai reçues, je les ai intégrées dans mon travail de routine. Cela ne va pas donc pas déstructurer mon temps de travail et ma recherche".
"La pandémie n'est malheureusement pas finie"
L'épidémiologiste et professeur de Santé publique à l'ULB tient d'ailleurs à rappeler que la pandémie n'est pas finie. "Elle va continuer, en termes épidémiologiques et de santé publique. On va continuer à suivre les choses. On sera simplement moins sollicités dans les médias pour relayer nos informations".
Yves Coppieters insiste: "C'est une erreur de dire que tout est fini. On risque d'être un peu désemparé dans quelques mois s'il faut reparler du Covid. Il y a toujours un risque de nouveaux variants. Et même si cela reste le variant Omicron, il va y avoir des fluctuations dans le temps, sans doute en septembre-octobre prochain".
L'épidémiologiste ne cache pas toutefois son "sentiment ambigu" alors que les appels des médias se font moins nombreux. "D'un coté, je suis soulagé parce que je peux me consacrer plus à mes activités de base. Mais un peu dérouté aussi. J'ai été tellement sollicité pendant deux ans, c'était plusieurs fois par jour. Tout d'un coup quand le téléphone ne sonne plus, c'est questionnant. D'autant plus que l'épidémie n'est pas finie. C'est un sentiment contradictoire que j'assume complètement. Je ne peux pas dire que je n'aimais pas ces échanges avec les médias, cela m'a toujours apporté beaucoup de choses dans mes connaissances de la crise".