
Où en est le débat sur l'obligation vaccinale des soignants?

Plusieurs dizaines de militants des trois syndicats en front commun ont protesté contre l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19, ce mercredi matin, devant la Chambre à Bruxelles.
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Sous les fenêtres du gouvernement fédéral, les manifestants ont utilisé des sifflets pour se faire entendre. Ils ont agité des blouses de soignants souillées par des traces de semelles et quelques pancartes avec des messages comme "Pourquoi stigmatiser les soignants?" et d'autres dénonçant la sanction du licenciement en cas de refus de vaccination.
Présents dans une zone neutre, périmètre où les manifestations sont interdites, ils ont néanmoins été rapidement repoussés par la police.
« Cette loi reste une loi inutile, stigmatisante, disproportionnée et qui va poser des problèmes en termes de santé publique, car on va perdre des soignants, alors qu'il est de moins en moins prouvé qu'elle a un effet en termes de santé publique », a défendu en début de rassemblement Yves Hellendorff, secrétaire national Non Marchand CNE. « Nous disons à la majorité: 'Vous entêtez dans ce projet est une erreur manifeste'. »
Débat reporté à vendredi
La commission Santé de la Chambre devait en effet se réunir ce mercredi à 10h pour discuter du projet de loi controversé. Mais le débat aura finalement lieu vendredi à 13h30. Le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke a fait part de son intention d'aller « au finish » et de procéder au vote lors de cette séance. Ce vote ne sera probablement pas définitif, l'opposition ayant d'ores et déjà annoncé son intention de demander une deuxième lecture.
Fin février, la majorité fédérale s'était accordée sur le principe de l'obligation vaccinale des soignants, sans toutefois en préciser le calendrier. Au départ, l'intention était d'imposer la vaccination aux membres du personnel soignant au 1er janvier, avec une période de transition jusqu'au 1er avril. Le projet de loi actuel prévoit une obligation à partir du 1er juillet.
Mais…
Vendredi, la commission examinera également un amendement qui change l'esprit du texte, puisqu'il faudrait, selon lui, un arrêté royal décidé en Conseil des ministres et fondé sur des avis scientifiques pour que la loi entre en vigueur. Comprenez: l'entrée en vigueur de cette obligation vaccinale des soignants n'interviendrait que si la situation épidémiologique l'exige. Dès lors, la date du 1er juillet serait abandonnée.
« C'est rassurant de savoir que seule la situation pandémique motivera l'activation, et ce sur la base de données actualisées, non de celles de la première vague », s'est réjouie Nathalie Lionnet, secrétaire fédérale Non Marchand Setca. « Si la situation pandémique reste stable, cette loi restera au frigo… »