
Etudes de médecine: accord historique sur les numéros Inami

Cette décision fait partie d'un accord trouvé vendredi entre le gouvernement fédéral et la Fédération Wallonie-Bruxelles sur le nombre de quotas Inami, un dossier à l'origine de biens de tensions communautaires depuis des années. En échange de ce concours d'admission, la Fédération a reçu la garantie que tous les étudiants en cours de formation disposeront d'un numéro Inami.
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Par ailleurs, le nombre de numéros Inami sera sensiblement relevé à l’avenir, afin notamment de disposer de plus de médecins généralistes au sud du pays où le métier est en pénurie depuis plus années. Une nouvelle méthodologie pour déterminer le nombre de médecins nécessaires dans les années à venir a été agréé par les différentes parties.
«Aujourd'hui, nous clôturons un chapitre épineux qui s'est éternisé pendant plus de 25 ans», s'est félicité le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke. «Nous repartons d'une feuille blanche sur la base d'une estimation objective des besoins par la commission de planification fédérale».
En échange de l'introduction d'un concours d'admission, la FWB voit le nombre de quotas Inami augmenter dès 2028. Tous les étudiants engagés actuellement dans ces études reçoivent aussi la certitude de pouvoir exercer à la fin de leur cursus.
Critiques de la FEF
La mise en place d'un concours d'entrée aux études en médecine en Fédération Wallonie-Bruxelles à partir de 2023, en lieu et place de l'examen d'entrée, «est une couleuvre dure à avaler», a réagi vendredi auprès de Belga Lucas Van Molle, président de la Fédération des étudiants francophones (Fef).
Le gouvernement fédéral et celui de la Fédération Wallonie-Bruxelles se sont enfin accordés vendredi sur la saga des numéros Inami, ce sésame indispensable au professionnel de la santé pour attester à l'assurance soins de santé de ses prestations médicales et permettre à la patientèle d'obtenir un remboursement. Ce dossier est source de tensions depuis 25 ans.
Dans le cadre de cet accord, il a été décidé qu'à partir de 2023, les personnes souhaitant entamer des études en médecine devront passer par la case concours, et non plus par celle d'un examen d'entrée. Ce qui offusque la Fef, opposée à tout filtre à l'accès aux études. La Fédération, ainsi que les représentants des étudiants en médecine de l'UMons et de l'UCLouvain, regrettent ainsi «amèrement», dans un communiqué, cette décision «qui n'arrangera ni la situation désastreuse de la médecine en Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles, NDLR), ni les inégalités d'accès aux études».
Pour les représentants de la population étudiante, la Wallonie et Bruxelles sont confrontées à une pénurie de médecins, et limiter dès lors le nombre de praticiens et praticiennes n'a pas de sens à leurs yeux. En outre, ils pointent le côté «élitiste» d'un concours d'entrée alors que l'enseignement francophone est très «inégalitaire», explique M. Van Molle. «Les meilleurs, ceux qui vont réussir, seront ceux qui proviennent de milieux privilégiés. C'est un filtre social à l'entrée des études qui va favoriser l'élitisme et un entre-soi», déplore le président de la Fef.