
La sculpture de Jan Fabre restera sur la citadelle de Namur

«Il m'apparaît essentiel que nous puissions distinguer l'artiste de son œuvre. Fabre vient effectivement d'être reconnu coupable d'un certain nombre de faits, à lui d'en assumer les conséquences bien sûr ! Mais, à mon sens, ce n'est pas pour autant que son œuvre doit être retirée de l'espace public», a réagi vendredi Maxime Prévot, le bourgmestre de Namur.
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«A titre comparatif, est-ce que les nombreux récents scandales autour de célèbres réalisateurs du cinéma ont amené au retrait catégorique de l'ensemble de leurs œuvres cinématographiques dans la filmographie mondiale ?» Le Bourgmestre précise que «M. Fabre doit évidemment assumer ses actes en tant qu'homme» mais précise que son œuvre trônant sur la citadelle «est et restera une de ses œuvres réalisées en tant qu'artiste, qui compte parmi les éléments artistiques urbains les plus photographiés par les touristes et les Namurois».
Différencier l'artiste de leur oeuvre?
Enfin, l'édile insiste sur l'importance de combattre «plus pertinemment" le fond du problème, à savoir le harcèlement, le sexisme, les violences de toutes natures à l'égard des femmes. La formule "il faut différencier l'artiste de son œuvre», fréquemment utilisée dans ce genre de cas, divise énormément.
Si certains défendent l'autonomie de l'art et estiment qu'on ne doit pas juger une œuvre en fonction du comportement de son auteur, d'autres considèrent qu'un artiste ayant fauté ne mérite en aucun cas d'être célébré ou commémoré, quelle que soit la valeur de ses créations, par respect pour les victimes.
L'artiste et homme de théâtre Jan Fabre a été condamné vendredi à une peine de 18 mois de prison avec sursis pour des faits violence, harcèlement, comportement sexuel inapproprié sur le lieu de travail et attentat à la pudeur sur une personne.