
Maxime Prévot: «Georges-Louis Bouchez vise à être premier ministre»
Le président des Engagés (ex-CDH) et bourgmestre de Namur revient, au micro de DH Radio, sur toutes les revendications faites par les différents partis lors des discours du 1er mai, ayant eu lieu aux quatre coins de la Wallonie.
Maxime Prévot n'est pas convaincu par les revendications des partis. Il les a d'ailleurs flinguées. "Je pense que dans ce brouhaha de revendications qui n'ont souvent une durée de vie que d'un jour, on tape fort les tambours, mais après ça fait souvent pshit. Les 1er mai servent à partager une saucisse grillée avec les militants qui sont déjà convaincus mais c'est souvent une surenchère de petites phrases destinées à dézinguer la gauche ou la droite. Alors que ces gens qui s'invectivent pendant une journée travaillent ensemble et doivent trouver des solutions ensemble et celles-ci ont du mal à éclore", commente-t-il.
Mais s'il ne fallait épingler qu'une seule des mesures revendiquées par les partis de droite ou de gauche, Maxime Prévot opterait pour un travail intensif à travers le levier fiscal "afin d'aider les travailleurs à bas salaire et la classe moyenne. On a beaucoup d'aides dispensées et c'est légitime pour celles et ceux qui ont moins de ressources. Mais on oublie trop souvent les personnes qui sont au CPAS, au chômage, en maladie. Il y a des travailleurs qui bossent et qui peinent à nouer les deux bouts. Certains sont obligés de se mettre en congé de maladie parce qu'ils ne sont plus capables d'aller bosser à cause de leur plein d'essence qui excède parfois leur prêt hypothécaire".
Pour venir en aide à la classe moyenne, le bourgmestre de Namur aimerait voir moins de paroles et plus de résultats. "A ce stade, je constate un gouvernement qui prend plus de temps à se déchirer, à s'envoyer des baffes au visage, à faire des polémiques perpétuelles. Comment voulez-vous qu'on évite, demain, une déferlante des partis extrêmes et populistes si les partis traditionnels ne savent pas quitter ce champ de l'émotion pour celui de l'action?", questionne-t-il.
Le président des Engagés a également réagi à cette rumeur qui a pris beaucoup d'ampleur, selon laquelle le PS et Ecolo voudraient dégager le MR de la majorité francophone (en Wallonie et à la Fédération Wallonie-Bruxelles). "On est pas surpris de voir certains partis vouloir en dégager d'autres quand on voit le climat qui règne. Mais ce n'est pas sain. En ce qui nous concerne, cela ne nous intéresse pas d'être la roue d'un carrosse mais nous voulons du concret. Nous voulons des résultats. (...) Aujourd'hui, ce mouvement (ndlr: les Engagés) a la vocation de pouvoir assumer des responsabilités mais je ne suis pas en train de lécher le sol en espérant que mon téléphone sonne. (...) Mais je demande aux partis au pouvoir d'arrêter de se quereller pour avoir de l'efficacité. Les Engagés resteront en tout temps, aujourd'hui comme dans les années à venir, une force de solution ", confie Maxime Prévot.
"Flatter son égo"
Enfin, Maxime Prévot a réagi à la polémique du respect du cordon sanitaire, née lorsque Georges-Louis Bouchez, président du MR, a débattu avec Tom Van Grieken, président du Vlaams Belang. "Contrairement à certains discours, je pense que le cordon sanitaire est pleinement nécessaire. Certains me disent qu'on peut affronter les partis extrémistes en allant sur les plateaux de télé pour désincarner leurs idées. Vous m'excuserez mais en regardant vers la Flandre avec le Belang, ou vers la France avec les partis de Marine Le Pen et Eric Zemmour, on remarque bien que dès que les démocrates débattent avec l'extrême droite et lui offrent une fenêtre de médiatisation pour exposer ses idées, ce sont les siennes (celles des extrémistes) qui l'emportent", regrette-t-il. "Oui, il faut garder le cordon sanitaire et le renforcer. Avec mes collègues, je me suis indigné de l'attitude de Georges-Louis Bouchez parce qu'après sa petite phrase flattant la cohérence d'Eric Zemmour, il va débattre 3 minutes sur un plateau de télé flamande pour flatter son égo car il vise à être premier ministre, je trouve que c'était une démarche qui n'était ni saine par rapport à cet enjeu de préservation contre l'extrême droite, ni opportune par rapport à l'engagement qui avait été formulé".