
Raoul Hedebouw: «Le MR est totalement en panique»
Jeudi, le PTB a décidé de ne pas signer la nouvelle charte du cordon sanitaire car la formation d'extrême gauche estime que, en tant que parti national, ses membres ne peuvent rejeter le débat médiatique avec l'extrême droite en Flandre car celle-ci y a déjà la parole.
"Débattre avec l'extrême droite oui, mais nous ne négocierons certainement pas avec ce parti", débute Raoul Hedebouw. "Au PTB, nous sommes pour un cordon sanitaire politique évidemment mais la question d'un cordon sanitaire médiatique se pose différemment au nord et au sud du pays. Or moi, je suis président d'un parti national. Donc, fatalement, si l'accord comportait un cordon médiatique contre l'extrême droite du côté francophone, il n'y a pas de doute, on le signe. On est militants antifascistes dans notre cœur", explique-t-il.
L'homme fort du parti d'extrême gauche regrette alors qu'aucune initiative n'ait été prise pour associer les partis flamands à ce cordon sanitaire médiatique. "En Flandre, il n'y a pas de cordon médiatique (...) Il faudrait donc avoir un accord global au niveau de l'ensemble des partis nationaux."
Raoul Hedebouw veut alors dénoncer le fait que les partis francophones n'ont pas pris contact avec les partis flamands pour le cordon sanitaire. "C'est un peu regrettable, mais c'est une tradition en Belgique, c'est que les partis démocratiques (PS, MR, Ecolo, Défi et Les Engagés) qui se sont battus pour ce cordon n'ont pas pris contact avec leurs homologues flamands, car eux débattent avec l'extrême droite."
Au micro de DH Radio, Raoul Hedebouw estime donc que le débat doit se poursuivre face à l'extrême droite pour contribuer à l'antifascisme. "Si en Flandre vous voulez une efficacité, vous devez avoir ce débat-là. Et donc pour le PTB, en Flandre, cela voudrait dire l'auto-exclusion de tous les plateaux télé et je crois que là ça ne va pas beaucoup contribuer à l'antifascisme car nous sommes une alternative justement à l'extrême droite."
"Nous sommes un parti qui se bat encore plus pour les droits démocratiques que le MR"
Le MR, qui voulait inclure le PTB dans le cordon sanitaire, estime que ce parti est "aussi dangereux que l'extrême droite" car "il a des idées communistes et néfastes à la démocratie", selon les libéraux. Des propos que Raoul Hedebouw ne veut pas entendre. "Je trouve la sortie de Georges-Louis Bouchez très grave. Son but est de discréditer un opposant politique à sa politique libérale, à sa politique des plus riches vu qu'il n'a pas d'arguments."
Raoul Hedebouw voit donc les récentes sorties du MR comme des tentatives de déstabilisations. "Bouchez voit que le PTB monte de plus en plus et, ce qu'il veut, c'est nous interdire les actions dans les médias. On voit donc un MR qui est totalement en panique avec des arguments tout à fait fallacieux", lance-t-il.
L'invité du jour estime même que son parti est plus démocratique que le MR. "Au PTB, nous sommes un parti qui se bat encore plus pour les droits démocratiques que le MR. Le MR, c'est un parti pour les riches et ses membres n'aiment pas voir le PTB être occupé de monter. Je le répète mais en Belgique francophone, il n'y a aucune tradition d'un cordon sanitaire autour des forces marxistes. Je rappelle quand même que le parti du MR a fait un gouvernement avec le Parti communiste au sortir de la Deuxième Guerre mondiale. Donc ce que fait le MR en voulant exclure le PTB du cordon sanitaire, c'est vraiment du maccarthysme à l'américaine."
Raoul Hedebouw tient toutefois à saluer les autres partis démocratiques qui n'ont pas voulu inclure le parti d'extrême gauche dans le cordon sanitaire. "Les partis de gauche, on s'y attendait, car nous menons des combats communs. Et pour Les Engagés et Défi, c'est une ligne rouge qu'ils n'ont pas voulu traverser", conclut Raoul Hedebouw.