Denis Ducarme démonte la future réforme fiscale

Pour Denis Ducarme, député fédéral MR, la future réforme fiscale est le fruit de "technocrates complètement déconnectés des réalités quotidiennes et sociales des Belges".

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Ce jeudi matin, Maxime Binet recevait le député fédéral libéral et ancien ministre, Denis Ducarme, dans Il faut qu'on parle, sur DH Radio. L'occasion d'aborder avec lui les tensions qui règnent au sein de la Vivaldi. Les présidents de parti sont à couteaux tirés sur différents projets comme la réforme fiscale ou la limitation de la publicité pour les jeux de hasard. "Quand on a une variété de partis comme cela, c'est normal qu'à certains moments il y ait des bras de fer. Mais il y a moyen de mettre en avant les côtés positifs plutôt que toujours la confrontation", a commenté le libéral.

Interrogé sur l'audition à la Chambre du collège des procureurs généraux hier pour alerter sur l'urgence de refinancer la justice - qui est dans une situation catastrophique - Denis Ducarme a reconnu que cette audition ferait "date". "Il y a des enjeux en matière de police et de justice sur le plan budgétaire extrêmement importants. C'est une audition qui fera date. Il s'agit maintenant d'objectiver sur la plan politique les moyens qui peuvent être mis à disposition alors que nous sortons de la crise Covid et que nous sommes en plein dans la crise ukrainienne avec son inflation, son augmentation des taux d'intérêts, etc. Il y a un équilibre à trouver."

Maxime Binet est ensuite revenu sur l'un des plus gros chantiers de la Vivaldi : celui de la future réforme fiscale dont les mesures mises en avant par le Conseil supérieur des Finances (passage à une TVA de 22%, diminution des tranches de taxation, suppression des chèques-repas,..) nourrissent un feu de critiques depuis quelques jours. Pour le député MR, c'est bien simple : "Rien ne va pour le Mouvement Réformateur dans ces propositions." "Oui, il faut une réforme fiscale, mais pas sur des bases telles que celles-là. Quand je vois ces propositions, j'ai l'impression que l'on a là des technocrates complètement déconnectés des réalités quotidiennes et sociales des Belges et qui semblent ne pas se rendre compte que dans ce pays on paye déjà beaucoup trop d'impôts et beaucoup trop vite! C'est inadmissible pour le MR de voir une telle masse d'impôts nouveaux dans le cadre d'une réforme fiscale à venir", a-t-il indiqué en appelant à "retrouver raison".

"Si monsieur Van Pethegem vient présenter au Parlement des propositions qui émanent de ce rapport, qui prévoit des impôts supplémentaires, un point de TVA en plus, la suppression des chèques-repas... qu'il prenne son casque parce qu'il va être très mal reçu!", a-t-il ensuite ajouté.

Quid de l'isolement du MR sur le dossier des jeux de hasard?

Autre pierre d'achoppement : l'arrêté royal préparé par le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD), visant à limiter drastiquement la publicité pour les jeux de hasard et le sponsoring sportif d'ici 2025. Alors que tous les partis de la Vivaldi le soutienne, le MR s'y oppose. L'isolement du parti libéral n'inquiète par le député : "Le fait que l'on soit isolé sur un certains nombre de dossiers ne me pose pas problème, nous avons nos valeurs, nos convictions." Pour lui, on va "trop vite en besogne" sur ce dossier. "Il est nécessaire de voir le gouvernement se concerter sur ce projet, mais également le secteur afin de savoir si l'on doit légiférer davantage, réglementer davantage dans notre pays les jeux de hasard et les paris sportifs", prône-t-il. Comme son président de parti, il juge ainsi qu'il faut revenir sur l'équité entre les opérateurs privés et l'opérateur public qu'est la Loterie Nationale (NDLR : elle échappe largement à la règle). "Cela reste des jeux d'argents, il faut sortir de l'hypocrisie !". La réaction est la même quant au sponsoring de clubs de foot : "Encore une fois, le ministre va trop loin... ou alors il faut également interdire le sponsoring pour la Loterie nationale".

Dans la deuxième partie de l'émission, l'ancien ministre des Indépendants, s'est également dit inquiet quant à la situation des entrepreneurs et a appelé le gouvernement fédéral à prendre des mesures pour les aider à faire face à cette nouvelle crise liée à la guerre en Ukraine. "Sur les trois premiers mois de l'année, on a quasi 3.000 faillites. On est dans une situation particulièrement inquiétante pour les indépendants. Il ne faut pas oublier!"

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