
Covid-19: vers un rebond de l’épidémie cet été ?

Un été tranquille, avant de voir le virus revenir en pleine forme à l’automne ? Depuis la décrue de la première vague Omicron, fin janvier, c’est un des principaux scénarios sur lesquels planchent les experts pour prédire l’évolution de l’épidémie de Covid-19.
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Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), la propagation de BA.4 et BA.5, les derniers nés de la lignée Omicron, pourraient accélérer ce calendrier hypothétique. Vendredi, l’ECDC a prévenu : ces sous-variants pourraient devenir dominants dans les prochaines semaines en Europe, et y causer une reprise des contaminations. Ils viennent d'ailleurs de passer de la catégorie des variants à suivre (variant of interest) à celle des variants inquiétants (variant of concern).
Seulement 1% des cas en Belgique
Débusquées pour la première fois en Afrique du Sud début 2022, ces souches y sont devenues dominantes. Couplées à l’hiver austral, elles ont entraîné une remontée des cas. Depuis, elles ont gagné le Vieux Continent ; Ba.5 représentait début mai 37% des cas positifs au Portugal. Selon les derniers relevés effectués en Belgique, à peine 1 % des contaminations détectées étaient dues chez nous à BA.4 et BA.5.
Jusqu’ici, les études n’ont pas montré que ces sous-variants étaient plus virulents. Mais la multiplication des cas peut tout de même peser sur les systèmes de santé, via une nouvelle vague d’hospitalisations, craint l’ECDC. Les experts du Centre pensent que l’avantage de croissance dont jouissent BA.4 et BA.5 est dû à leur capacité à échapper à l’immunité induite par l’infection ou la vaccination antérieure.
L'exemple rassurant de l'Afrique du Sud?
Interrogé par la DH, Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral de la lutte contre le Covid-19 comprenait l’avertissement du ECDC, mais tenait à relativiser. «On n'a pas d'évidence si les sous-variants BA.4 ou BA.5 vont poser problème ou pas. Pour l'instant, ils ne posent pas de soucis de santé publique en Afrique du Sud mais il faudra suivre son évolution en dehors de ces frontières. Ils [l’ECDC, ndlr] ont raison de dire qu'il ne faut pas se démobiliser mais ce n'est pas pour ça qu'on aura forcément une nouvelle vague avec ces deux sous-variants».
Même son de cloche pour le virologue Steven Van Gucht, qui se basait lui aussi sur l’exemple sud-africain : «Je ne pense pas que nous devrons durcir les mesures cet été. À un moment donné, les infections augmenteront, mais ce n’est pas la question. Ce qui importe surtout, c’est la pression exercée sur les hôpitaux (...) Je ne pense pas qu’il y aura une forte vague dans les hôpitaux», avançait-il dans De Morgen.
À court (et moyen ?) terme, les autorités belges n’anticipent d’ailleurs pas de remontada intempestive du Covid. Le prochain Comité de concertation (codeco), prévu ce vendredi 20 mai, devrait en effet alléger encore les mesures sanitaires. Le port du masque obligatoire dans les transports en commun est menacé.
«Au regard de la situation actuelle, cette obligation n'a pas de vraie justification. Il vaut mieux arrêter les choses mal faites parce que les gens le font à moitié et plus personne ne surveille. Donc on peut interrompre le port du masque dans les transports, quitte à le reprendre s'il le faut. S'il y a bien une mesure qui peut être reprise, c'est le port du masque. Mais actuellement, cela n'a plus raison d'être», appuyait Yves Van Laethem dans la DH.