
Voici ce qu'il se cache derrière l'acronyme LGBTQAI+

Le 17 mai est la Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie. C'est en marge de cette journée que le gouvernement fédéral a adopté son "Plan pour une Belgique LGBTQI+ friendly".
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133 mesures sont ainsi reprises dans ce plan qui veut "renforcer les droits et l’inclusion des citoyen.ne.s lesbiennes, bisexuel.les, gays, transgenres, queer et intersexes", précise le communiqué.
Mais comme pour toutes les minorités, les discriminations arrivent là où l'ignorance s'impose. Les clichés et les stéréotypes s'additionnent pour effacer le réel et laisser place au fantasme.
Depuis de nombreuses années, ces idées préconçues ont pu se renforcer avec la diversité croissante des lettres parfois peu évocatrices comprises dans le mouvement LGBT, LGBTQ, LGBTQI+, LGBTQQI2SAA...
Si les amateurs d'acronymes se frottent les mains et les amoureux de scrabble regrettent amèrement l'interdiction de l'utilisation de ces quelques lettres, le commun des mortels se retrouve bien seul face à ce qui ressemble de plus en plus à un labyrinthe sans issue.
Pourtant, chacune de ces lettres se réfère à des réalités bien concrètes, bien que parfois peu palpable pour les hétérosexuels qui ont servi de valeur étalon dans l'organisation de la société.
L pour Lesbienne
Une femme est attirée les femmes. La voilà homosexuelle. Ce terme générique aurait pu se suffire à lui-même. Mais ces femmes se sont rapidement rendues compte qu'elles n'avaient pas les mêmes besoins que leurs homologues masculins. Marie-Pier Boisvert, directrice générale du Conseil québécois LGBT explique au quotidien La Presse + : "Pour revendiquer des droits – sociaux, notamment –, on doit pouvoir nommer les réalités plus clairement." Les femmes homosexuelles se sont affirmées comme lesbiennes.
G pour Gay
Un homme est attiré par les hommes. Le voilà homosexuel. Mais ce terme a longtemps été connoté négativement, faisant référence aux maladies mentales. C'est dans ce contexte que le terme "gay" a pris sa place.
B pour Bisexuel
Un homme ou une femme sont attirés tant par les hommes que par les femmes. Les voilà bisexuels.
Mais cette terminologie est contestée par une frange des LGBTQ car elle se base sur le schéma binaire, classiquement admis, qu'il n'y aurait que deux sexes : le masculin et le féminin.
T pour Trans
Le terme trans fait référence aux concepts de transgenre et de transsexuel.
Les transgenres sont les personnes qui ne se reconnaissent pas dans le genre qui leur a été attribué à la naissance. "Beaucoup de personnes trans sont très à l’aise dans leur corps, mais ne sont pas à l’aise avec le fait de devoir s’identifier à un sexe en particulier. C’est l’étiquette qui vient avec leur corps qui ne convient pas", précise Marie-Pier Boisvert
Le terme transsexuel désigne toutes les personnes qui ont réalisé -administrativement- un changement de sexe. En Belgique, il faut réaliser une déclaration devant un officier de l'état-civil notifiant avoir "l'intime conviction, constante et irréversible d’appartenir au genre féminin ou masculin", remarque la Maison Arc-en-ciel. Cette déclaration doit être répétée trois mois plus tard et alors seulement, pour autant que le procureur du Roi n'ait pas émis d'avis défavorable, la personne pourra changer sur sa carte d'identité ses prénoms et son genre.
Le changement de sexe en passant par la chirurgie n'est pas nécessaire pour bénéficier de cette modification administrative.
À nos confrères de La Presse +, Marie-Pier Boisvert confie préférer le terme "Trans" : " Il intègre toutes les personnes non binaires, c’est-à-dire celles qui ne s’affichent ni comme homme ni comme femme. Ou les deux. Ou entre les deux. Alors quand on parle d’une personne trans, c’est un terme parapluie qui peut désigner toutes ces personnes."
Q pour Queer
Une personne est attirée non pas par un sexe ou un genre mais bien par une personne. La voilà queer. Ce terme qui n'a aucun équivalent en français se positionne contre le schéma hétérosexuel, mais également contre le système binaire dans lequel s'intègre l'homosexualité.
Q pour Questioning
En anglais, le Q de LGBTQ comprend toutes les personnes en questionnement quant à leur orientation sexuelle, leur identité ou leur expression de genre.
I comme Intersexe
Il s'agit ici de personnes qui ne sont nées ni homme ni femme. L'identité de genre ou de l'orientation sexuelle n'est pas la question. Libération avait par exemple rencontré en 2017 Gaëtan Schmitt, né avec un micropénis et un vagin sous-développé. Ces particularités physiologiques toucheraient entre 0,05 % et 1,7% de la population mondiale selon les chiffres repris par Intersex Belgium.
A comme Asexuel
Une personne entretient une relation amoureuse sans ressentir d'attirance sexuelle. Elle est asexuelle. 1 % de la population serait concerné remarque l'ASBL Asexual active en Belgique.
LGBTQIA +, un plus pour n'oublier personne
Mais certains vont plus loin encore dans la catégorisation. C'est le cas aux USA ou l'acronyme le plus long comprend onze lettres : LGBTTQQIAAP (Lesbian, Gay, Bisexual, transgender, transexual, queer, questioning, intersex, asexual, allies (les alliés hétérosexuels de la cause), pansexuels).