David Clarinval: «Les propositions du PS sont des provocations dans lesquelles nous ne tomberons pas»

Le ministre des Classes moyennes, des Indépendants et de l'Agriculture, David Clarinval (MR), était l'invité de DH Radio ce mercredi matin.

David Clarinval – BelgaImage
Le ministre des Classes moyennes, des Indépendants et de l'Agriculture, David Clarinval (MR), était sur le plateau de l'émission "Il faut qu'on parle" ce mercredi matin. L'occasion pour celui qui a récemment été nommé vice-Premier ministre MR ad interim - en raison de l'incapacité de travail de Sophie Wilmès - d'aborder plusieurs sujets épineux.
Tout d'abord, le libéral a reconnu que les entreprises du pays étaient plongées dans une situation compliquée, malgré la fin de la crise Covid. "La guerre en Ukraine est venue s'ajouter à une situation inflationniste - on arrive à 8% aujourd'hui - et avec une croissance des prix qui est encore en cours pour le moment", regrette le ministre. "Et on voit aussi pour le moment une hausse des salaires, ce qui met en péril la compétitivité de nos entreprises."
Afin de pouvoir répondre aux préoccupations des entreprises, David Clarinval assure avoir mis plusieurs pistes sur la table, parmi lesquelles notamment l'élaboration d'un groupe de travail via la Banque nationale, qui analyse les éléments macroéconomiques de la crise et qui va être amené à proposer des solutions.

"Avec mon collègue Pierre-Yves Dermagne, on a également mis en place une task force Ukraine", poursuit le libéral. "On rencontre ainsi les secteurs de l'agroalimentaire mais aussi les agriculteurs pour voir quelles sont les difficultés auxquelles ils doivent faire face et les réponses qu'on peut apporter".

David Clarinval veut également proposer au gouvernement de mettre en place une mesure sur le diesel professionnel comme le carburant utilisé par les entreprises de transport. Ce carburant serait moins cher notamment grâce à une diminution des accises, promet le ministre.

"C'est clairement une provocation"

Pour faire face au faible pouvoir d'achat des ménages, le PS a récemment dévoilé 13 propositions concrètes, notamment un retour de la taxe compte-titres et une taxe sur les "grands patrimoines". Un lot de mesures qui suscite l'ire des libéraux.
"Le Parti socialiste veut que l'on taxe à nouveau la classe moyenne, c'est vraiment un catalogue d'horreurs", s'indigne David Clarinval. "Les Belges sont déjà les citoyens les plus taxés en Europe. C'est clairement une provocation. Il faut au contraire diminuer la taxation sur les gens qui travaillent, c'est pour cela que l'on propose une diminution de la quotité exemptée d'impôts pour tous les citoyens - progressivement de 9.000 à 12.000 euros".
Les socialistes aimeraient également une révision de la loi de 96 sur l'indexation automatique des salaires. "Taxer plus et revoir cette loi sur les salaires, ce sont des provocations dans lesquelles nous ne tomberons pas. Il faut s'en tenir à l'accord du gouvernement, qui dit qu'on ne touche pas à la loi 96 et à l'indexation. Ce sont deux mesures complémentaires qui doivent être maintenues", insiste le vice-Premier ad-interim.

"Si le PS vient avec des mesures hors accord du gouvernement, nous pouvons aussi venir avec des propositions en dehors de l'accord, notamment en limitant dans le temps le chômage après deux ans", met en garde David Clarinval.

Enfin, le ministre a abordé la question de l'investissement dans l'armée. Le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) a récemment proposé d'investir 2% du total du PIB belge dans la Défense d'ici 2035. Une proposition que soutiennent les libéraux. "Nous sommes le plus mauvais élève dans les pays de l'OTAN. Quand on voit la guerre qui nous frappe aujourd'hui, il est important d'être au moins dans la moyenne des investissements", estime David Clarinval. "Nous devons faire notre part du travail, et ce n'est pas un effort si considérable puisqu'on est clairement en dessous de ce que font les autres. Donc il faut respecter nos engagements."

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