
Sammy Mahdi: quel président de parti sera-t-il?
Le secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration Sammy Mahdi est le seul candidat à la succession de Joachim Coens à la tête du CD&V, a annoncé le parti lundi. Dans la foulée, un sondage particulièrement alarmant pour son parti donne les chrétiens-démocrates flamands derniers des intentions de votes. Sauver le CD&V, est-ce une mission impossible? "Je ne pense pas que c'est une mission impossible, j'ai vu d'autres partis politiques avoir de grosses difficultés dans le passé. On se souvient des socialistes flamands, il y a quelques années. On se souvient d'ailleurs du Vlaams Belang, quelques années avant 2019, ils étaient en dessous des 10% et aujourd'hui c'est le plus grand parti politique."
Dans les années 60, le CD&V était à 60% de votes ici le parti ne récolte que 8,7 % des intentions. Que s'est-il passé ? "Il s'est passé une sorte d'aisance. On s'est dit qu'on était un grand parti. Il y a un sens de pragmatique qui est important mais il faut commencer par ses valeurs et ses principes. Savoir ce qu'on veut vraiment faire avant de mettre de l'eau dans son vin et d’entamer une discussion. Il y a un changement culturel qui doit être fait au sein du parti pour repartir de ses valeurs et de ses racines. Le parti chrétien-démocrate a un devoir moral de garantir que personne ne soit exclu de manière socio-économique, il faut faire en sorte que tout le monde puisse venir avec nous. Le parti chrétien-démocrate est un parti qui croit dans la responsabilité de chacun, il y a donc un travail de communauté à faire. Une communauté dans laquelle chacun doit s'intégrer, d'un point de vue socio-culturel il est donc important que chacun fasse sa part des choses et s’intègre dans la société."
Dossier fiscal et emploi en haut de la pile
Sur quel dossier sera-t-il le plus radical ? "Il y a plusieurs dossiers qui sont importants. On surveillera bien sûr le dossier fiscal, quand on sait qu'en Belgique on paie des taxes qui ne sont pas des moindres. Il y a des réformes à faire qui sont vraiment importantes. La première chose que le CD&V a fait dans ce gouvernement au point de vue fiscal, c'est la diminution de la TVA sur l’électricité et le gaz de 21 à 6%. On sait que la classe moyenne souffre en ce moment, plus que n'importe qui. On constate que des énormes efforts ont été faits. Ce sera important que dans les mesures à prendre au niveau fiscal, on fasse le nécessaire pour qu'on ne laisse personne derrière nous et que les gens puissent au moins vivre normalement."
Envisage-t-il une TVA à 22% ? "On ne peut pas augmenter la TVA de 21% à 22% comme ça et se dire qu'on a réglé le problème. Il y a vraiment une grosse réforme structurelle fiscale à faire. Aujourd'hui notre fiscalité n'est pas la plus rationnelle et souvent on nous empêche d'avoir des moyens, qu'on devrait pouvoir faire passer dans les caisses d'état qui aujourd’hui n'y arrive pas. On a rendu les choses trop complexes."
Un autre dossier lui tient à cœur, celui du "jobs deal". Le MR a déclaré qu'il faut vraiment arriver à cet objectif de 2030 de 80% d'emploi. Du côté flamand on a l'impression que c'est possible, alors que du côté wallon ce sera plus compliqué. Est-il d'accord avec Georges-Louis Bouchez de limiter dans le temps les allocations de chômage ? "Je ne pense pas que ce soit une bonne chose. Quand on sait que quelqu'un qui a 50-55 ans fait partie des catégories les plus discriminées sur le marché de l'emploi, ce n'est pas évident de trouver un emploi quand on a cet âge et qu'on vient de se faire dégager de son entreprise. Par contre, quand quelqu'un n'a pas la volonté de vouloir travailler, alors là oui je pense qu'on doit pouvoir sanctionner et limiter le temps des allocations de chômage."
Pense-t-il qu'il y a un risque que ce gouvernement "Vivaldi" chute, puisque l'on voit qu'il fait un peu du surplace sur les grandes réformes à entreprendre? "De mon côté, je ne l'envisage pas. C'est aux autres partis d'y répondre."