
Elio Di Rupo: «Un vent nouveau souffle sur la Wallonie»
Elio Di Rupo estime que la Wallonie "s’est prise en main malgré toutes les difficultés et qu’elle avance". "La Wallonie se redresse de manière spectaculaire", débute le socialiste. "L’an passé, nous avons créé 30.000 nouveaux emplois. Le chômage, même s’il reste beaucoup trop haut, a baissé de manière substantielle. Les taux de création d’entreprises sont remarquables: à hauteur de 12,5%".
Avec près de 200.000 demandeurs d’emploi, la Wallonie reste pourtant une des régions où le taux d’emploi est un des plus mauvais en Europe. "Nous avons trop peu d’entreprises et la majeure partie d’entre elles sont des PME. Nous n’avons plus de très très grandes entreprises. L’objectif est double: faire grandir ces PME et en créer de nouvelles. La solution, elle est là", explique Elio Di Rupo.
Le socialiste souligne que l’emploi public est "à saturation". "Nous avons fait le maximum", poursuit-il. "C’est maintenant à l’initiative privée de prendre le lead. À cet égard, on travaille beaucoup avec la formation et la recherche pour pouvoir mettre sur le marché des produits nouveaux. On doit aider nos PME, et c’est ce que nous faisons. Nous devons inculquer à nos jeunes l’esprit d’entreprendre. Il faut oser."
N’y aurait-il pas assez d’entreprenariat en Wallonie? "Cette dynamique entrepreneuriale n’est pas suffisante. On vient d’une région qui était immensément riche grâce au charbon et depuis l‘an 2000, on reconstruit", confie Elio Di Rupo. "Il y a aujourd’hui un vent nouveau qui souffle sur la Wallonie", rassure-t-il en insistant sur le "talent" des jeunes wallons.
Elio Di Rupo assume
Le Ministre-président wallon a aussi évoqué le budget de la Région et la nécessité de faire des économies, après les crises des inondations et la Covid-19. "Le Covid, nous ne l’avions pas prévu, les inondations non plus. Le Covid nous a coûté plus de 3 milliards. Les inondations, il en faudra peut-être 4 milliards. Qu’aurions-nous dû faire? Rien, et laisser s’effondrer l’économie? Non, on est intervenu. Les mêmes qui nous disent ‘il faut intervenir’, nous disent aujourd’hui ‘il faut économiser’. J’assume mes responsabilités et le Gouvernement (wallon) aussi. Nous avons décidé d’arrêter l’augmentation de la dette, et même de la diminuer. Nous avons pris des mesures sérieuses et sévères avec des économies structurelles de 150 millions d’euros par an. On se présente aujourd’hui devant les agences de notations, les institutions financières et les banques avec un budget maîtrisé. Je crois que l’on fait du mieux que l’on peut et sans être prétentieux, je crois que l’effort que nous faisons devrait être salué."
"Il faut impérativement que la dette soit soutenable", conclut-il. "Ce n’est qu’à ce prix-là que les institutions financières nous ferons confiance. Et la dette est soutenable grâce au travail que nous avons réalisé".