Abattage rituel: «Ecolo ne suit pas sa ligne directrice, c'est assez curieux»

Bernard Clerfayt, ministre bruxellois de l'Emploi et de la Formation professionnelle, du Bien-être animal, de la Transition numérique et des Pouvoirs locaux, évoque les dossiers chauds du gouvernement, dont l'abattage sans étourdissement et l'indexation des loyers.

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Décumul des fonctions publiques

"Nous voulons aller plus loin en la matière." Bernard Clerfayt ne va pas par quatre chemins lorsqu'il explique que l'importance du décumul des fonctions politiques aurait du sens au sein du gouvernement bruxellois. "Nous pensons effectivement qu'avoir des fonctions de député et de ministre crée des conflits de loyauté. L'objectif est donc de concentrer tout son temps à son mandat exécutif."

Le Ministre bruxellois de l'Emploi et des Pouvoirs locaux, va effectivement faire voter une loi afin d'éviter ce cumul des fonctions politiques au sein de son gouvernement. Par ce décumul intégral, Bruxelles irait donc plus loin que la Wallonie et la Flandre. Pour autant que les forces politiques en question trouvent un arrangement. "À Bruxelles, la proximité entre les pouvoirs locaux et régionaux est la plus forte. Car les communes sont petites et les unes à côté des autres dans une zone urbaine. D'où l'intérêt de choisir si l'on s'occupe de l'un ou de l'autre. Le Parlement régional s'occuperait de ses intérêts régionaux tandis que les assemblées locales s'occuperaient des leurs."

Abattage sans étourdissement

Deux dossiers font grincer beaucoup de dents à Bruxelles: l'abattage sans étourdissement et le blocage de l'indexation des loyers à 2%. Selon lui, Ecolo a une part de responsabilité à propos du premier dossier et de son blocage. "Le VLD est suivi par le MR. Tandis que Groen n'est pas suivi par son homologue francophone. Ce qui paraît étonnant car c'est la souffrance animale qui est en jeu. La question est de savoir si les techniques modernes pour éviter ces souffrances doivent être généralisées. Lorsque Ecolo place, normalement, cette souffrance au centre de son programme politique, il est étonnant qu'elle ne nous suive pas dans cette démarche."

Bernard Clerfayt se montre perplexe à propos de la position des partenaires de gouvernement. "En Flandre et en Wallonie, tout le monde a voté pour ce texte de loi. Tout le monde dispose de sa liberté de vote. Mais, effectivement, c'est assez curieux de ne pas suivre sa ligne directrice du parti." Le problème ne serait-il pas plus lié à l'emploi ou à des idées religieuses? Le ministre balaye cet argument d'un revers de la main. "Je le répète, il s'agit uniquement de souffrance animale. Les vétérinaires nous indiquent qu'il existe des techniques pour limiter cette souffrance. Doit-on les utiliser ou non? Voilà le débat et tout le monde doit en être conscient."

Indexation des loyers

Pour l'indexation des loyers à 2%, Bernard Clerfayt se montre très clair: "Il s'agit d'une très mauvaise idée. Le problème à Bruxelles est que l'on ne construit plus assez de logements et que l'on ne rénove pas assez. Du coup, les Bruxellois ont du mal à trouver un endroit qui soit confortable et pas trop cher. Ce problème est donc lié à la rareté et à la dynamique de ce secteur." En tout, 65% des Bruxellois sont locataires. Et ils utilisent 40 à 50% de leur salaire pour se loger avec un salaire moyen de 1100€.

Comment aider cette classe moyenne? "Il est temps de construire un pacte avec le secteur de l'immobilier pour construire plus de logements. Chaque année, les permis de bâtir diminuent. Jusqu'en 2014, on en délivrait entre 2500 à 3000 logements supplémentaires. Aujourd'hui ce chiffre est descendu en dessous de 700." Une diminution qui s'explique par "les contraintes trop fortes du secteur" et "un manque d'engagement du pouvoir public".

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