
Grève dans l'aviation: «Brussels Airlines est une petite colonie de la Lufthansa qui ne rapporte rien»
Le permanent CSC était au micro de DH radio afin d'évoquer les grèves dans l'aviation, au sein de Ryanair et Brussels Airlines. Pour rappel, une manifestation nationale aura lieu ce lundi. Elle aura des répercussions dans le ciel puisque trois jours de grève sont prévus au sein de Brussels Airlines. Ryanair pourrait également se mettre en grève.
"On a besoin de plus de personnel pour cette période où tout le monde veut partir en vacances dans le secteur aérien. Pendant la crise sanitaire, on a beaucoup dégraissé. Le personnel actuel souffre", lance d'emblée Didier Lebbe.
Et face à cette souffrance, Brussels Airlines a estimé que partir en grève était le dernier moyen de se faire entendre. "Ça avait déjà commencé l'année dernière, à la première petite reprise qu'il y avait eu. On y est ensuite allé progressivement. On a fait quelques arrêts de travail qui n'ont pas eu de conséquences et qui n'ont pas annulé de vols. La direction nous avait dit : 'Effectivement il y a un problème, on va arranger ça'. Rien n'a été arrangé. A Noël, on a fait un jour de grève. La direction nous a redit qu'elle allait arranger ça. On arrive à l'été et rien n'a été arrangé. On travaille toujours dans les mêmes conditions. La saison ne fait que commencer et le personnel est déjà épuisé", peste le permanent CSC dans le domaine de l'aviation.
Parallèlement à Brussels Airlines, Ryanair pourrait aussi se mettre en grève. Une décision est attendue ce vendredi. Didier Lebbe rappelle que leur but n'est pas de faire grève. "Mais nous sommes arrivés au bout des négociations. On a fait une grève en avril parce que nous n'étions pas écoutés. On avait lancé un processus pour que Ryanair vienne négocier avec nous. Ils refusaient de le faire. Nous sommes allés au ministère de l'emploi du travail qui a recommandé à Ryanair de négocier avec nous jusque fin mars. Mais Ryanair n'a pas voulu", poursuit l'invité.
"Management de façade"
D'après lui, le problème réside dans la communication. Il avance que Brussels Airlines ne vient pas à la table des négociations avec les représentants de ses travailleurs. "Nous n'avons pas d'interlocuteur devant nous. A Brussels Airlines, toutes les décisions sont prises à Francfort (ndlr: siège de Lufthansa, qui détient Brussels Airlines). N'oublions pas que Brussels Airlines est une petite colonie de la Lufthansa à Bruxelles qui ne rapporte rien. C'est une quantité très négligeable de la Lufthansa. Je ne pense pas que leur plus grande priorité soit Brussels Airlines. Et le management de Brussels Airlines n'est pas en mesure de négocier avec eux. C'est un management de façade. Le CEO de Brussels Airlines est un Allemand placé par Lufthansa. Son boulot, c'est d'être lobbyiste auprès de la commission européenne", assène Didier Lebbe.
Enfin, quand on demande au représentant si Brussels Airlines ne prend pas en otage toutes les personnes qui souhaitent partir en vacances, il répond que "c'est toujours ce qu'on dit quand il y a une crise. Mais l'état belge, par la Lufthansa, prend déjà en otage le personnel depuis deux ans. Je rappelle que notre but n'est pas de faire grève mais nous avons prévenu à temps pour que les compagnies aériennes puissent trouver des solutions alternatives".