Grève nationale: le bilan et les images de la manifestation de ce 20 juin

Près de 75.000 manifestants sont ce lundi à Bruxelles, alors que la grève affecte par exemple les transports et Bpost, d'où certaines crispations.

Manifestation à Bruxelles le 20 juin 2022
Manifestation à Bruxelles le 20 juin 2022 @BelgaImage

C'est une vague syndicale verte et rouge qui a déferlé sur Bruxelles et comme à l'accoutumée, l'affluence de la manifestation de ce lundi fait l'objet d'une bataille de chiffres. La police décompte 70.000 protestataires. Selon Thierry Bodson, le président de la FGTB, ils seraient plutôt 80.000. Dans tous les cas, cela a suffit à paralyser une partie du centre de la capitale, en plus des nombreuses retombées de la grève à travers le pays.

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«Bloquez les prix, pas les salaires»

Venus de toute la Belgique par train ou par leurs propres moyens, les militants FGTB, CSC et CCGSLB se sont réunis dans le quartier de la gare du Nord. Là-bas, plusieurs grandes figures syndicales ont pris la parole sur un podium doté d'un écran géant. Dessus apparaissait en grand: «La vie est chère, il faut de meilleurs salaires». Se réjouissant du nombre de manifestants, Thierry Bodson a déclaré que l'«on n’a plus vu ça depuis 10 ans».

Le cortège est ensuite parti à l'assaut des rues bruxelloises dès 11h30 environ, en commençant par le boulevard du Jardin Botanique. Les militants devaient ensuite passer par la gare Centrale puis par le Mont des Arts et la plae Fontainas avant de terminer leur tour à la gare du Midi en cours d'après-midi. Le parcours a été rythmé par la musique et les coups de pétards, dans une ambiance festive malgré le ton grave des pancartes.

«Bloquez les prix, pas les salaires», clame une annonce pour une pétition du PTB en français et en néerlandais. «La vie est chère, il faut de meilleures salaires», surenchérit une grande banderole dans les deux langues. D'autres demandent à «sauver nos services publics» ou une «réduction collective du temps de travail». Interrogée par LN24, une manifestante explique qu'«un couple qui travaille à deux ne s'en sort plus».

La Belgique au ralenti

Corrélaire de cette manifestation, le pays a été en partie paralysé ce lundi. Côté transports, la Stib, le Tec, De Lijn et l'aéroport de Bruxelles sont très affectés, ainsi que les trams gantois et anversois et à moindre mesure l'aéroport de Charleroi. Un problème de taille pour les élèves et les étudiants qui sont en pleine période d'examen. Les écoles ont été amenées à prendre en compte ce contexte pour éviter de pénaliser injustement les personnes concernées. Bpost est lui aussi particulièrement touché, tout comme le port d'Anvers.

Ces perturbations ont eu le don d'énerver Bart Steukers, le CEO d'Agoria, la fédération des entreprises technologiques belges. Il juge cette journée «incompréhensible», avec une perte de production d'environ 25% pour son secteur, alors que «ce sont justement les entreprises qui préservent le pouvoir d'achat». Une référence directe à l'une des revendications principales des manifestations: la hausse du coût de la vie. Pour y faire face, les syndicats voudraient modifier la loi de 1996 qui restreint la marge d'évolution du coût salarial. Des militants réclament en plus des mesures supplémentaires sur les prix de l'énergie, une contribution de l'employeur aux frais de déplacement ou encore une hausse du salaire minimum.

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