Hausse des cas de Covid: la faute aux festivals?

Les indicateurs s’affolent et les festivals se transforment en clusters. Le Covid ne semble pas avoir dit son dernier mot. Faut-il s'inquiéter?

Werchter 2022
Festival de musique Rock Werchter 2022 © Belga Image

Si la météo est au beau fixe, les indicateurs de l’épidémie de Covid, eux, font grise mine. Alors que la saison estivale des festivals bat son plein, le compteur des personnes atteinte de Covid grimpe. Faut-il s’inquiéter?

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Ce vendredi 8 juillet 2022, le Covid semble progresser avec 6.277 nouvelles contaminations enregistrées en moyenne par jour, c'est-à-dire, une augmentation de 43% par rapport à la semaine passée. Jeudi, l'infectiologue de l'UAntwerpen Erika Vlieghe appelait ainsi les autorités à se tenir prêtes à prendre des mesures sanitaires supplémentaires. Ce vendredi, Steven Van Gucht partage sa propre analyse de l'évolution des chiffres du coronavirus, auprès de Het Nieuwsblad. Le nombre d'infections augmente selon lui tout simplement parce que nous avons plus de contacts.

Majeur et vacciné

Cette hausse de nos contacts, elle est due en partie aux festivals. Avec le Werchter, Couleur Café ou encore les Ardentes qui ont débutées ce jeudi. «C’est clair que cela joue un rôle», estime Yves Van Laethem «En festival on crie, on chante, on danse. Alors oui, c’est à l’extérieur mais il n’empêche que pour les postillons, la proximité et la distance, c’est pas terrible.»

Cependant, l’expert nuance: «Heureusement, ce public n’est pas un public à risque. Il est majoritairement jeune, en bonne santé et vacciné.» Même son de cloche du côté du virologue flamand Steven Van Gucht: «Le public qui fréquente les festivals est généralement plus jeune et n'est pas le groupe le plus à risque pour le corona. Les personnes à la santé fragile n'y vont généralement pas. »

Selon Yves Van Laethem, la hausse que nous connaissons est tout à fait normale. «Le rebond que nous connaissons est tout à fait logique et va se produire un peu partout. Mais heureusement, pour l’instant c’est le même variant et la population est majoritairement vaccinée.»

Inverser la dynamique

Si l’expert se veut rassurant, c’est parce que nous assistons, dans cette lutte contre le Covid a un changement d’approche. «La démarche avait toujours été de protéger les plus faibles, les personnes à risques, âgées, immunodépressives. Les confinements successifs visaient cela, explique-il. Aujourd’hui, on ouvre les vannes et on renoue avec le monde d’avant. Et c’est désormais aux personnes plus fragiles d’être plus vigilantes. La dynamique s’est totalement inversée. »

Pour vivre normalement, comme du temps du fameux monde d’avant, le virologue francophone insiste sur l’importance de la vaccination, de maintenir quelques gestes barrières. «Et pour les personnes à risques, la vaccination est vraiment capitale ! Sans oublier la mise sur le marché d’anticorps permettant une protection immunitaire efficace pour 6 mois.»

Un été tranquille

Pour conclure, pas d’inquiétude à avoir. «La situation reste totalement gérable, nous glisse Yves Van Laethem. Malgré tout, l’été on fonctionne au ralenti, les écoles sont fermées, le rythme est plus lent… Pas de panique à avoir, on fera le point à la fin de l’été, afin de déterminer la prochaine étape

Et ce n’est pas le virologue flamand, Steven van Gucht qui va le contredire:  «Je ne m'attends pas à ce que les hôpitaux soient en difficulté dans les semaines à venir. Fin 2020, plus d'un millier de personnes se trouvaient en réanimation. Nous en sommes encore loin avec 73 actuellement.»

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