
Un 11e jour férié en Belgique? Le projet divise

Du jour de l’An au 25 décembre, en passant par le lundi de Pâques, celui de la Pentecôte ou la Toussaint… Le calendrier compte 10 jours fériés légaux en Belgique. Le ministre fédéral de l’Emploi Pierre-Yves Dermagne (PS) travaille à un projet d’arrêté royal pour créer un nouveau jour de congé payé pour tous, salariés du secteur privé compris.
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Et ce, en vertu de l’accord de gouvernement de la Vivaldi du 30 septembre 2020, qui prévoit que «les entités fédérées auront la possibilité de transformer leur jour férié en congé payé». Soit une «fête régionale», à l’image de la fête nationale du 21 juillet, autre jour férié légal. De quoi réjouir les nationalistes flamands, qui réclament depuis des années de faire de ce 11 juillet, jour de la fête de la Communauté flamande, un jour férié payé.
Bruxelles a également choisi son jour : ce sera le 8 mai, jour de la fête de l’Iris. Et en Wallonie ? Il serait question du lundi suivant les fêtes de Wallonie (3e dimanche de septembre), mais l’équipe d’Elio Di Rupo n’a encore rien décidé.
Les employeurs ne veulent prendre en charge le coût
Selon Sudpresse, ce serait moins le choix d’une date que des questions budgétaires qui expliqueraient l’hésitation wallonne. La question du financement de ce 11e jour férié légal pose en effet question. Dans son accord de gouvernement, la Vivaldi prévoyait que ce congé payé puisse être octroyé «sans coût budgétaire supplémentaire». C’est-à-dire sans dépense supplémentaire pour l’Etat, selon La Libre, qui relayait la position du cabinet Dermagne. En clair : ça serait aux entreprises de prendre la charge de ce jour de congé supplémentaire.
Sans surprise, les employeurs voient d’un très mauvais œil ce surplus de coûts salariaux. «Cela devient ingérable pour les entreprises, critiquait Monica De Jonghe, directrice générale de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB). On est déjà dans une situation extrêmement compliquée avec l’inflation généralisée, et on veut encore nous imposer de nouveaux coûts». Les patrons disaient également craindre les difficultés d’organisation du travail dans les entreprises ayant plusieurs sièges ou succursales dans les 3 régions du pays. Des arguments relayés par la droite de la Vivaldi.
Sacrifier un autre jour?
Auprès de Sudpresse, Georges Louis-Bouchez, le président du MR, refusait l’idée d’un 11e jour férié payé : «Nous en avons déjà 10 sur l’année. J’estime qu’avec les autres congés (légaux, de circonstance, etc.), c’est déjà bien suffisant. En termes de volume de congés, le travailleur belge n’est pas à plaindre. Je veux bien célébrer les Régions, mais sans toucher au volume des jours fériés. Pas question de faire payer cela aux entreprises».
Le libéral ne se montrait par contre pas opposé à rendre férié le 11 juillet et le 8 mai, à condition dès lors de sacrifier un des dix autres jours fériés légaux. Dans l’opposition, la N-VA propose elle de ne plus récupérer les jours fériés tombant le dimanche.