Qui est Hadja Lahbib, nouvelle ministre des Affaires étrangères ?

Dernière surprise en date du MR, c’est Hadja Lahbib qui a été choisie pour remplacer Sophie Wilmès au poste des Affaires étrangères. Retour sur un parcours rempli d’engagement.

Hadja Lahbib
La nouvelle ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib lors de sa nomination © Belga Image

Sophie Wilmès l’a annoncé jeudi soir, elle décide de démissionner de son poste afin de pouvoir s’occuper de son mari et de le soutenir au mieux dans sa convalescence. Une décision saluée par le président du parti Georges-Louis Bouchez : « Sophie Wilmès pose un acte d’amour et de courage exemplaire. Exemplaire comme elle l’est dans son amitié et son action politique".

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Depuis, plusieurs nom circulaient pour reprendre le flambeau. Et l’information vient de tomber, c’est Hadja Lahbib qui hérite du cabinet des Affaires étrangères.

« Il y a des coups de fil qui bousculent. Ces coups de fil arrivent généralement la nuit et là il est arrivé en journée »s’est-elle exprimée. Précisant que c’était une « discussion à bâtons rompus ». Elle a expliqué avoir été sous le choc et a décidé finalement de suivre la voie de l’audace. Pour finir en concluant: « j’y mettrai toute mon énergie, mes qualités et mes failles… En tant que femme, citoyenne, ni de gauche, ni de droite mais fondamentalement libre"

Un parcours engagé

Hadja Lahbib est née à Boussu, près de Mons, dans le Borinage. Issue d’une famille d’origine algérienne, kabyle plus particulierment, elle se révolte contre son milieu socio-culturel et s'éloigne, très jeune, de son cocon familial. « A cet âge, j’étais révoltée contre mon milieu mais aujourd’hui je suis réconciliée avec mes parents ainsi qu’avec mon frère. Je suis plus attiré par le bouddhisme que par l’islam que mon père et ma mère pratiquent encore avec une grande piété. Je me suis faite toute seule mais aussi et certainement grâce aux espaces de liberté que m’ont laissés mes parents, ce qui a donné, faut-il le dire, cinq enfants très différents et complémentaires à la fois », avait-t-elle déclaré il y a un an auprès du site Cathobel.

Si on la connait surtout pour avoir présenté le journal télévisé de la RTBF pendant de longues années, elle était avant cela spécialiste de l’Afghanistan et du Moyen-Orient. On lui notamment le reportage-documentaire « Aghanistant, le choix des femmes ». Envoyée spéciale en Inde, Palestine, Israël, c’est une vraie touche à tout, passionée de terrain.

Cependant, elle avait mis de côté l’actualité pour se concentrer sur la culture. Depuis peu, elle tentait de faire de Bruxelles la capitale européenne de la culture en 2030. Un projet qui semble être mis en parenthèse par sa récente nomination au poste de ministre des affaires étrangères.

Un choix évident

"Hadja Lahbib était mon premier choix et mon unique choix. C'est venu assez simplement, par les qualités qu'on lui connaît", a  expliqué Georges-Louis Bouchez . "On pouvait faire des choix plus conservateurs, plus faciles mais, si l'on veut rapprocher les gens de la politique, il faut aussi pouvoir montrer que la politique n'est pas un milieu fermé, où ce sont toujours les mêmes".

Et selon le président du MR "Elle incarne parfaitement un parcours méritocratique: d'une petite maison de Boussu vers la présentation du JT, par la force du travail et de l'engagement, de Boussu à la rue des Petits Carmes (siège du SPF Affaires étrangères), il y a un très long chemin, et ce chemin est exemplaire", a-t-il ajouté.

Si elle est novice en politique, la nouvelle ministre connaît bien les dossiers internationaux par son métier de journaliste, selon le président libéral. "Elle n'a peut-être pas d'expérience politique mais elle a une meilleure connaissance que certains de ses prédécesseurs quand ils sont arrivés à ce poste".

Cependant, la nouvelle ministre n'était pas connue comme étant une proche du MR. Elle ne s'est pas prononcée sur son engagement au sein du parti. "Je ne suis ni de gauche, ni de droite, je suis fondamentalement libre", a-t-elle dit avant d'ajouter qu'elle restait "capitaine de son âme".

Comme un rendez-vous avec l'histoire

Il n'en demeure qu'elle hérite d'un cabinet chamboulé par les évenements internationaux et l'histoire européeenne qui est bouleversée .  "Quelqu'un a écrit que l'Histoire était de retour, peut-être conviendrait-il de dire que l'Histoire frappe à nos portes, et chacun y répond à sa manière", a-t-elle souligné.

Mme. Lahbib n'a pas encore voulu se prononcer sur les dossiers en cours mais a tout de même fait référence à la guerre en Ukraine. Elle devrait d'ailleurs réserver son premier déplacement, si les circonstances le permettent, à Kiev où la Belgique vient de rouvrir son ambassade.

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