
Pourquoi existe-t-il un tel bashing anti-scout ?

Intoxication alimentaire, consommation d’alcool, scout égaré lors d’un jeu de nuit, décidément, la saison 2022 des camps scouts aura été mouvementée. Une vraie bande de bras cassé selon certains, des incapables irresponsables selon d’autres. Il semblerait que les mouvements de jeunesses, une fois l’été venu, soient loin de faire l’unanimité.
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C’est fou, on en viendrait même presque à oublier que les animateurs sont -essayons de le garder en tête cette fois- des jeunes bénévoles. Et pour qui le camp d’été est un aboutissement d’une année complète d’engagement, d’animations soigneusement préparées et d’organisation. Sans oublier qu’ils décident de sacrifier plus de deux semaines de leur été, et ce bénévolement, pour organiser ces fameux camps où les parents ne sont que trop heureux d’y laisser leurs enfants pour un bon bol d’air frais. « Au moins, il ne sera pas derrière son écran. »
La Belgique, terre de scoutisme
Il parait peut-être pertinent de rappeler que la Belgique a l’un des plus forts taux de pénétration du scoutisme dans le monde ! Forte de 180 000 membres, toutes fédérations confondues, la Belgique est définitivement un terreau fertile pour le scoutisme.
Et on peut le comprendre. Après tout, le scoutisme, c’est un peu une école de vie. Le mouvement apprend le partage, la vie en communauté, l’engagement. On s’y déconnecte aussi, dans un monde qui va toujours de plus en plus vite. Et puis, on sort de sa zone de confort et on rencontre d’autres personnes.
Alors comment expliquer, une fois l’été venu, que les détracteurs du scoutisme sortent si promptement des sous-bois ?
Pour la Fédération des Scouts Pluralistes ces multiples bashings sont pesants : « C’est vraiment dommage en fait. Le scoutisme est en train d’exploser en Belgique et il y a chaque année de plus en plus d’animés. Alors forcément, des petits incidents arrivent peut-être plus vite. » explique-t-on.
« Mais c’est vraiment dommage de ne retenir que le négatif et ces petits incidents isolés. Les médias s’en emparent et cela gomme tout le reste, qui lui est sacrément positif et engageant… »
Un cadre existe pourtant
C’est vrai qu’en lisant les nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, d’un point de vue extérieur, on aurait tendance à croire que tout est permis. Que les animateurs seraient presque sans foi, ni loi. Et qu’ils ne sont absolument pas cadré. Or, la réalité est toute autre.
Christelle Alexandre, présidente fédérale des Scouts, le confirme « Il y a un véritable cadre mis en place. Déjà au niveau de la fédération des Scouts, nous avons le « code qualité animation » qui est signé par tous nos animateurs. Ce code vise à établir les règles de base et de bonne conduite pour une animation réussie. Et en cas de non-respect, il est déjà arrivé de devoir exclure des jeunes animateurs. »
Au-delà de ce cadre interne à la fédération scoute, d’autres règles de conduites communes à l’ensemble des fédérations belge de scoutisme régissent également un code assez défini. Ainsi, le porte-à-porte est interdit, le respect du voisinage et des nuisances sonores est primordial et les virées entre camps sont également proscrites.
« Sans oublier que nous avons mis en place à la Fédération un véritable écosystème de soutien et d’accompagnement, ajoute Christelle Alexandre. « Mais c’est clair que le volume de bashing fait croire que les incidents sont courants et qu’il n’y a que des problèmes… Alors que la réalité est vraiment tout autre. »
Cela fait partie du jeu…
« Encore récemment, il y a eu un article de presse qui rapportait une consommation d’alcool irresponsable lors d’un camp scout. » raconte la présidente. « Après une courte enquête, il s’est avéré qu’il s’agissait d’un camp scout zéro-déchet qui réalisait le plus gros de ses courses au début de son camp. De plus, ils invitaient les parents pour un barbecue et une nuit sur la prairie lors du 21 juillet et la dizaine de bacs achetés servaient à cela… On est à des lieues d’une consommation débridée ».
La fédération rappelle également et insiste sur le fait que les animateurs, même s’ils sont jeunes, ont tout intérêt à passer un bon camp. Après tout, c’est eux qui préparent cet évènement tout au long de l’année et qui y consacrent une bonne partie de leur été. « Je vois vraiment assez mal les raisons qui pousseraient un animateur à faire en sorte que son camp se déroule mal » conclut Christelle Alexandre.
Quant au bashing dont les scouts sont victimes une fois l’été venu, la fédération reste philosophe. « On est tellement ancré dans le paysage belge, ça fait partie du jeu j’imagine… » relativise la présidente de la Fédération.
Scout toujours prêt ! Et surtout, passez de bons derniers camps.