"Il n'y a aucun problème de relation entre la Belgique et l'Ukraine"

Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne a mis fin ce dimanche à la polémique autour d'un déplacement en 2021 de la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, en Crimée. Le ministre assure que ce dernier n'a pas affecté la relation entre la Belgique et l'Ukraine et qu'il n'y a «aucun problème entre nos deux pays».

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Vincent Van Quickenborne@BELGAIMAGE

Le voyage effectué en Crimée avec un visa russe par la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, lorsqu'elle était encore journaliste, n'a pas affecté la relation entre la Belgique et l'Ukraine, a affirmé dimanche sur VTM Nieuws le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open Vld), qui assure les fonctions de Premier ministre en l'absence d'Alexander De Croo.

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Selon M. Van Quickenborne, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kuleba a répondu le 29 juillet à la lettre que lui avait adressée Mme Lahbib à l'occasion de la Journée de l'État ukrainien. La ministre belge y exprimait l'«indéfectible solidarité» de la Belgique envers l'Ukraine et rappelait, entre autres, que la Crimée était occupée illégalement par la Russie. «Cet échange a démontré que la Belgique et l'Ukraine sont sur la même longueur d'onde», a déclaré M. Van Quickenborne à la chaîne de télévision privée. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères «ne doute pas une seule seconde du fait que notre pays et la ministre des Affaires étrangères défendent l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a-t-il poursuivi. «Je peux donc dire qu'il n'y a aucun problème entre nos deux pays».  Le ministre de la Justice a assuré que la Belgique continuerait de soutenir et de fournir des armes à l'Ukraine.  Interrogé sur la controverse dont Mme Lahbib fait l'objet, M. Van Quickenborne a souligné qu'il ne pouvait se prononcer que sur «ses compétences en tant que ministre, et non comme journaliste».

Déplacement polémique 

La nouvelle ministre des Affaires étrangères était au centre d'une polémique pour une visite en Crimée effectuée en 2021, en tant que journaliste de la RTBF. Ce déplacement était aussi destiné à effectuer un repérage en vue du tournage d'un documentaire, que Mme Lahbib a renoncé à réaliser, «notamment devant la demande russe de financer tout le voyage et de mettre un cameraman à disposition», selon le journal Le Soir. Elle a tiré un billet radio du repérage, mais sans plus, les garanties d'indépendance n'étant pas suffisantes, écrit le quotidien.  L'existence de ce déplacement, qui remonte à l'été 2021, avait été révélée par le chef de groupe N-VA à la Chambre, Peter De Roover, à la suite de la désignation de l'ex-journaliste comme nouvelle ministre des Affaires étrangères. «Étrange destination, isn't it?», avait-il tweeté.

La nouvelle ministre s'était rapidement défendue, sur le même canal. «En faisant le tour de mes réseaux sociaux, vous avez visiblement raté le fait que j'étais journaliste avant de devenir ministre», avait-elle rétorqué. «Ce voyage faisait partie de mon travail de journaliste», avait-elle ajouté. M. De Roover avait renchéri mercredi en affirmant que ce déplacement était destiné à prendre part à un festival culturel dont l'une des sociétés organisatrices est présidée par Katerina Tikhonova, l'une des filles du président russe Vladimir Poutine.

Quant au député Georges Dallemagne (Les Engagés), qui préside le groupe d'amitié entre les parlements belge et ukrainien, il s'était dit «troublé par ces informations».  «Elles sont beaucoup commentées dans les médias ukrainiens. La ministre, à mon sens, doit clarifier, et notamment préciser par qui elle a été invitée, et qui a financé ce voyage. En tout cas, Gazprom était le principal sponsor de ce festival de danse contemporaine, qui se trouve être aujourd'hui l'arme qu'utilise la Russie pour tenter de mettre à genoux les Européens», a ajouté M. Dallemagne, cité par Le Soir.  Selon la radio-télévision publique flamande VRT, la journaliste avait probablement fait le voyage en passant par la Russie avec un visa russe - une manière de faire qui apparaît comme plus rapide mais qui est considérée par Kiev comme «illégale» car soutenant la position russe. Selon la RTBF et la VRT, le voyage avait été payé par les organisateurs du festival.

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