Le festival avec des groupes néonazis à Ypres annulé par la Ville

La tenue du "Frontnacht", un festival d'extrême droite, à Ypres en amont de la Veillée de l'Yser avait créé la polémique.

L'événement est organisé en marge de la Veillée de l'Yser (Ijzerwake en néerlandais), une manifestation nationaliste pro-flamande.
L’événement est organisé en marge de la Veillée de l’Yser (Ijzerwake en néerlandais), une manifestation nationaliste pro-flamande. © BelgaImage

Le collège communal d'Ypres a décidé à l'unanimité de ne pas autoriser la tenue du festival Frontnacht, qui devait se tenir le 27 août, a annoncé mardi après-midi le conseil communal. Selon la Ville, la condition selon laquelle l'événement ne devait avoir aucun lien avec le néonazisme et le néofascisme n'est pas respectée.

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"Le rapport que nous avons reçu de la police locale et de l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (Ocam) indique que les groupes invités sur scène à Frontnacht véhiculent des idées néonazies et néofascistes, ce qui est inacceptable pour une ville de paix comme Ypres", a déclaré le conseil communal. Celui-ci a également précisé qu'aucune décision ne pouvait être prise avant réception de ce rapport contenant des informations officielles et des conseils nécessaires. Les groupes qui devaient s'y produire avaient été pointés du doigt pour leurs textes comportant des incitations à la discrimination, à la violence et à la haine raciale, entre autres.

Plusieurs organisations et partis politiques avaient précédemment fait pression en faveur d'une annulation du festival. Certains partis d'opposition et ONG avaient également formé le Vredescollectief Ieper (Collectif pour la paix d'Ypres) afin d'empêcher l'événement. Le collectif avait dénoncé l'octroi d'un permis sous conditions au festival et vérifié que lesdites conditions étaient respectées, ce qui n'était pas le cas.

La Frontnacht était prévue samedi 27 août à l'occasion de la Veillée de l'Yser, une manifestation nationaliste pro-flamande en marge du pèlerinage de l'Yser, un rassemblement en mémoire aux soldats belges morts au front durant la Première Guerre mondiale. L'événement rassemble chaque année des milliers de personnes à Ypres fin août.

"Je ne comprends absolument pas comment ce festival peut avoir lieu", s'indigne dans le Staandard Thorsten Hindrichs, musicologue à l'université de Mayence, spécialiste de la scène musicale d'extrême droite. Des chanteurs et des groupes identitaires issus des quatre coins de l'Europe défileront sur la scène, comme les Italiens Bronson ou l'Allemand Sacha Korn. "Au mieux, il est incroyablement naïf de permettre à des groupes clairement néonazis comme Branson, Flatlander et Phil Neumann de se produire. Au pire, c'est de la négligence et une forme de complicité."

Une menace d'extrême droite

Selon Het Nieuwsblad, les services de sécurité s'inquiétaient. "Un document du Search for International Terrorist Entities Institute (SITE Institute), une organisation qui surveille les activités djihadistes, d'extrême gauche et d'extrême droite, classe l'événement comme 'une menace d'extrême droite'. Le document est partagé par plusieurs services de renseignement européens", écrit le journal.

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