Nouvelle fusillade à Anvers : voici comment la Belgique veut lutter contre le trafic de drogues

La violence ne cesse de croître à Anvers alors que le trafic de drogue prolifère. La Belgique met un plan en place pour endiguer le phénomène.

Trafic de drogues
©Belgaimage

Cette nuit, la quiétude du quartier de la gare à Anvers est rompue. Des coups de feu retentissent. Une nouvelle fusillade se tient au coeur  à nouveau, des coups de feu. Ce jeudi matin, deux individus sont interpellés dans la cité portuaire. L'enquête toujours en cours devra déterminer le mobile de cette nouvelle joute violente.

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Mais déjà, des éléments ressortent. Le parquet indique qu'un conteneur suspect a été intercepté au coeur du port. Y avait-il de la drogue à l'intérieur de ce conteneur ? La rixe a-t-elle un lien avec cette saisie ? Rien ne permet de l'exclure. La semaine dernière, c'était plusieurs explosions qui réveillaient le district anversois de Borgerhout alors que 120 kilos de cocaïne étaient saisis dans un conteneur par la douane quelques jours plus tôt.

Déjà des saisies énormes en 2022

La violence s'intensifie. Les moyens deviennent extrêmes. Et Anvers se meut en petit Far-West, prend des reliefs de Chicago, s'érige en zone de non-droit régit par un marché de la drogue toujours plus prolifique.

«Et cela ne va que croissant», confie le directeur général des douanes Kristian Vanderwaeren en regardant les chiffres. Sur les six premiers mois de l'année ce sont près de 36 tonnes de drogues qui ont été saisies rien que sur le port d'Anvers. C'est loin des 57 tonnes de 2021 dont l'opération Sky avait permis à elle seule de mettre la main sur plus de 24 tonnes. Mais excepté cette année exceptionnelle, le niveau des saisies est le plus haut de ces dix dernières années. 90% de de la drague saisie se révèle être de la cocaïne issue principalement issue d'Amérique du Sud.

Pour l'heure, seul 1,5% des conteneurs sont analysés, soit plus de 800.000 par an sur les 12 millions débarqués à Anvers. « On estime que l'on intercepte entre 10 et 20% de la cocaïne qui transit par le port, constate le DG. Mais chaque année, le trafic augmente. Nous n'avons pas les moyens pour répondre aux besoins grandissants.»

Un plan de lutte

En s'étendant sur près de 130 km/carrés, le port d'Anvers est particulièrement difficile à contrôler. Mais pour tenter d'endiguer ce trafic devenu endémique, la Belgique vient de débloquer un budget de 70 millions d'euros pour renforcer ses contrôle. Dix nouveaux scanneurs seront installés d'ici 2024 avec l'ambition de contrôler l'ensemble des conteneurs en provenance du Brésil, du Paraguay, de l'Equateur, du Panama ou encore de Colombie.

Les effectifs humains vont eux aussi être largement renforcés puisque 108 nouveaux douaniers viendront renforcer l'équipe des 300 douaniers déjà en place à Anvers. «C'est une politique transversale que nous devons enclencher. Il faut lutter contre la fraude - c'est ce que nous faisons - mais il faut également s'attaquer au trafic, à la demande... C'est complexe», remarque Vincent Van Peteghem, ministre des Finances et initiateur de ce nouveau plan.

En Europe, 29 % de la population des 15-64 ans consomme régulièrement de la drogue. Si 22 millions d'entre eux affirment fumer du cannabis, 3,5 millions ingèrent de la cocaïne.

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