
Crise de l’énergie: «40% des Belges» sous le seuil de pauvreté?

Ce dimanche, la crise du prix de l’énergie était forcément au centre des discussions et débats dans les émissions politiques au nord comme au sud du pays. Et on ne peut pas dire que l’optimisme pour les prochains mois et l’avenir était au rendez-vous.
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Sur RTL-TVI, par exemple, l’économiste Bruno Colmant était l’invité de « C’est pas tous les jours dimanche » et ses perspectives pour les années à venir ne sont pas réjouissantes.
D’après lui, la crise actuelle est bien que celle du Covid. «C'est comparable à 2008 quand l'économie a failli s'écrouler», a-t-il expliqué, estimant que «40 % de la population risque de tomber sous le seuil de pauvreté avec des phénomènes de désobéissance civile qui vont se présenter» et prévoyant de nombreuses faillites.
Selon l’économiste, l’État doit aider les banques comme il l’a fait en 2008. «C'est le prix de l'ordre social, de la paix sociale, de l'apaisement», indique-t-il. «Il y a beaucoup de solutions qui peuvent être trouvées. On a parlé d'un plafonnement du prix de l'électricité, mais on peut prendre des mesures fiscales immédiates comme l'indexation des barèmes fiscaux, etc. pour concentrer un avantage fiscal sur les trois derniers mois de l'année».
«La même peur animale et physique qu’en 2008», c’est ainsi que Bruno Colmant a décrit son sentiment face à la situation actuelle.
"Hécatombe sociale"
Maxime Prévot, président des Engagés également invité dans l’émission, semble en accord avec l’économiste et se dit très inquiet. « Aujourd’hui, une série immense de la population – ce qu’il reste de la classe moyenne – va être en incapacité de pouvoir assumer », a-t-il commenté. «On est face à une hécatombe sociale potentielle énorme. [... Un] chaos social et économique comme on n’en a plus connu depuis des décennies».
Sur le même plateau, Thomas Dermine (PS), secrétaire d’État pour la Relance, a même déclaré que le Codeco, composé de ses collègues du gouvernement, «n’a pas été assez loin».
"Economie de guerre"
En Flandre, c’est le Premier ministre lui-même qui était invité de l’émission De Zevende Dag a expliqué ce que la Belgique allait faire pour faire face à cette crise, mais imagine également des prochains mois compliqués pour la population, «5 à 10 hivers difficiles» même. Face à la lenteur de réaction de la Commission européenne, Alexander De Croo a déclaré que «nous risquons de tomber dans une véritable économie de guerre».
Mais pour termine sur une note un peu plus optimiste, il a également ajouté que cette situation, bien que difficile, était «une opportunité de faire un pas en avant de 20 ans pour nous détacher de l’énergie fossile et de pays avec lesquels nous ne faisons pas volontiers du commerce. C’est aussi un moment qui nous permet de faire un progrès énorme». Notre dépendance au gaz russe a déjà notamment fortement diminué.