Les employeurs veulent limiter la hausse des allocations sociales et des pensions, PS et Ecolo s’y opposent

Les employeurs ont adressé un courrier au gouvernement, plaidant pour limiter la répartition de l’enveloppe bien-être.

Les employeurs veulent limiter la hausse des allocations sociales et des pensions, PS et Ecolo s’y opposent
La ministre des Pensions et de l’Intégration sociale, Karine Lalieux (PS), est opposée à la proposition du banc patronal @BELGAIMAGE

Le PS et Ecolo ont rejeté lundi une proposition des employeurs de limiter l'enveloppe bien-être. A leurs yeux, les allocataires sociaux ne peuvent être victimes deux fois de la crise.

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L'enveloppe bien-être permet d'augmenter les allocations sociales, hors indexation. Son affectation est actuellement soumise aux partenaires sociaux. Le 11 juillet, les organisations patronales ont écrit au gouvernement fédéral pour proposer une limitation des enveloppes 2023-24 à 60%, comme cela fut le cas pour les enveloppes 2013-2014. Les 40% restants seraient répartis plus tard.

Les employeurs invoquent l'incertitude que fait peser la crise actuelle sur l'estimation des enveloppes. «Cela nous semble une application correcte du principe de prudence. Les paramètres de base qui servent à estimer le montant de base des enveloppes ne correspondent plus à la réalité», disent-ils avant de plaider pour une liaison de ce dossier aux négociations d'un accord interprofessionnel. Les employeurs ont maintenu lundi leur position lors d'une réunion du Groupe des dix, selon Le Soir.

Plus de 900 millions d'euros à répartir

«Donc, non seulement ils veulent supprimer l'indexation mais en plus, ils veulent faire des économies sur le dos des pensionnés et des allocataires sociaux ? Pas question ! Allons plutôt chercher l'argent là où il est», a lancé lundi sur Twitter la ministre de l'Intégration sociale, Karine Lalieux (PS), en visant les dividendes des sociétés et les surprofits réalisé par certaines d'entre elles.

Le vice-Premier ministre PS, Pierre-Yves Dermagne, a abondé dans ce sens. «Fragmenter voire dévaluer une enveloppe qui bénéficie intégralement à des gens qui se débattent aujourd'hui pour tenter de ne pas sombrer dans la misère. Irresponsabilité ou indécence ? Ce sera sans moi, sans le PS» , a-t-il dit. Interrogé dans le Soir, le vice-Premier ministre Ecolo, Georges Gilkinet, a aussi exclu un report de l'enveloppe. «Je comprends que les entreprises soient, comme les citoyens, en difficulté» , a-t-il expliqué. «Nous devons prendre attention à leurs besoins mais ce n'est pas en augmentant le stress des allocataires sociaux que l'on va y arriver. Au contraire, c'est en répartissant cette enveloppe au plus vite qu'on enverra un signal à la population».

Plus de 900 millions d'euros sont prévus pour ajuster les allocations minimales à l'augmentation du coût de la vie, au cours des deux prochaines années, parallèlement à l'indexation. Sont notamment concernées les allocations de chômage, les prestations de maladie et d'invalidité, et les pensions.

Les partenaires sociaux doivent en principe remettre un avis sur la répartition de cette enveloppe d'ici le 15 septembre mais vu la position prise par le banc patronal, il est peu probable qu'ils se mettent d'accord. Il incombera dans ce cas au gouvernement de trancher la question.

 

 

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