La Belgique va entrer en récession : causes, conséquences, durée... Voici ce que cela implique

À l'instar de la zone euro, la Belgique entrera en récession à la fin de l'année. Un phénomène macroéconomique qui aura de multiples conséquences sur notre économie.

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Pour l’ensemble de 2022, l’économie belge affichera une croissance de 2,8% grâce à un bon premier semestre et à la levée des mesures liées à la pandémie de coronavirus, selon la Commission. L’inflation élevée et la baisse de confiance des consommateurs ont toutefois pesé lourdement sur la croissance au second semestre. En conséquence, celle-ci a chuté à -0,1% au troisième trimestre puis à -0,4% au quatrième trimestre, faisant entrer la Belgique en récession.

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Qu’est-ce qu’une récession ?

Une récession est un phénomène macroéconomique qui désigne un ralentissement de la croissance économique et une chute du produit intérieur brut. Pour que l’on puisse parler de récession, il faut qu’un pays enregistre deux trimestres de croissance négative consécutifs.

Les causes

Les conséquences de la guerre en Ukraine ont touché l’économie mondiale, et particulièrement l’Europe en raison de sa proximité géographique et sa forte dépendance au gaz russe. « La crise de l’énergie érode le pouvoir d’achat des ménages et pèse sur la production. Les indicateurs de confiance ont fortement chuté », précise la Commission.

Les conséquences

Les conséquences d’une récession économique sont multiples et peuvent être durables. D’abord, une récession provoque un ralentissement du marché du travail. Selon les estimations, l’incertitude et la contraction de l’activité économique feront baisser la croissance du taux d’emploi de 1,8% en 2022 à 0,3% en 2023. Le taux de chômage augmenterait alors à nouveau en Belgique, passant de 5,8% en 2022 à 6,4% en 2023.

Ensuite, la récession devrait avoir un impact négatif sur le déficit budgétaire de l’Etat et son taux d’endettement. Le gouvernement doit en effet aider les ménages et les entreprises à faire face à la crise. Certaines entreprises sont déjà contraintes de fermer en raison de la hausse des prix de l’énergie.

Ce phénomène macroéconomique est aussi synonyme d’incertitude et entraine une perte de confiance des investisseurs dans l’économie. On constate alors une diminution des investissements, des valeurs boursières, ainsi qu’une possible baisse des prix de l’immobilier.

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Pendant une récession, les ménages ont également tendance à moins consommer et à épargner davantage pour se mettre à l’abri d’éventuelles difficultés. Un cercle vicieux s’enclenche alors, avec une production qui peine à redémarrer.

Une baisse des prix ?

Une récession est souvent marquée par une déflation, une baisse généralisée du niveau des prix, en raison de la baisse des salaires et de la diminution de la consommation qu’elle entraine.

Mais dans ce cas-ci, puisque la récession économique est liée à la guerre en Ukraine et à l’augmentation des prix de l’énergie, deux facteurs que l’on ne contrôle pas, il se pourrait que la hausse des taux directeurs de la BCE et la récession ne provoquent aucune déflation. On se retrouverait alors dans une récession accompagnée d’inflation : une déclinflation ou Slumpflation.

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Pour combien de temps ?

Il est difficile de prévoir quand la croissance repartira à la hausse. « L’incertitude reste exceptionnellement élevée » en raison de l’évolution « imprévisible » de la guerre, indique le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni.

Mais selon les prévisions de la Commission européenne, la croissance économique stagnera au premier trimestre 2023 (+0,0 %), pour se redresser légèrement à partir du deuxième trimestre. Sur l’ensemble de l’année 2023, la Commission prévoit pour la Belgique une croissance de 0,2 %, qui passera à 1,5 % en 2024.

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