Fêtes de fin d'année : les difficultés persistent pour les traiteurs et boulangers-pâtissiers

La crise de l'énergie et du pouvoir d'achat frappent de plein fouet le secteur de l'Horeca en cette période de fêtes de fin d'année. Certains boulangers-pâtissiers constatent également une baisse de leurs ventes.

Les difficultés des traiteurs pendant les fêtes de fin d'année
@ Boulangerie Fleur des Champs (Facebook)

Avec la crise de l’énergie et la perte de pouvoir d’achat de leurs clients, restaurateurs, boulangers et pâtissiers constatent une baisse des commandes par rapport à l’an dernier. En effet, les Belges semblent moins dépenser cette année pour célébrer les fêtes de fin d’année. Selon une étude menée par HelloSafe, le budget alloué aux fêtes est en baisse de 3,4%, passant de 436 euros en 2021 à 421 euros en 2022.

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D’après un sondage réalisé par la RTBF auprès des professionnels du secteur de la restauration, les produits de réveillon sont vendus plus cher que les années précédentes, ce qui risque de décourager les consommateurs pour le Nouvel An. Les prix de la dinde et du foie gras ont ainsi augmenté d’environ 10%. En ce qui concerne les bûches de Noël, les prix ont augmenté de de 8 à… 25%.

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Des traiteurs dans le rouge

Du côté des traiteurs, nombreux sont dans le rouge à la fin du mois car ils n’osent pas augmenter leurs tarifs. D’autres constatent une diminution au niveau des quantités dans les commandes de leurs clients en raison de l’augmentation des prix : « Je pense que les gens sont sur la réserve. On a actuellement, jour pour jour, par rapport à l'année passée, une baisse », a déclaré Laurent Moutoy, restaurateur-traiteur, à la RTBF quelques jours avant le réveillon de Noël.

Les habitudes des Belges ont donc changé pour faire face à la crise : «Les gens vont préférer faire un petit plat chez eux, un petit plateau de fromages, une fondue ou une raclette... C’est normal, on fait attention et ce sont les petits plaisirs qui sautent en premier », explique le traiteur Patrick De Craecker à Sudinfo. Certains consommateurs se contentent maintenant uniquement de l’entrée, même parfois uniquement du foie gras pour célébrer les fêtes de fin d’année, remarque de son côté le traiteur Michaël Carpentier.

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Le constat est le même chez les boulangers-pâtissiers : « C'est un peu moins de commandes, environ 5%. Cependant, les commandes sont plus fournies que les dernières années Covid, lorsque les fêtes se déroulaient en petit comité", explique le patron de la boulangerie Fleur des Champs à Wauthier-Braine. Le fournisseur de cette boulangerie constate d'ailleurs lui-aussi une baisse des commandes chez ses clients.

Appels au monde politique

Les fêtes de décembre sont la plus grosse période de l’année pour les boulangeries-pâtisseries. Après les difficultés rencontrées en raison de la hausse des prix de l’énergie, celles-ci doivent désormais subir une crise supplémentaire, celle du pouvoir d'achat : « Ce qui est assez fou, c’est que la crise tient dans le temps. Les plus petites boulangeries ferment car elles travaillent à perte et au niveau du gouvernement, ça n’a pas l’air de bouger », estime le boulanger de Fleur des Champs.

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L’explosion des factures d’énergie menace la survie de nombreuses petites entreprises, et les mois à venir ne s’annoncent donc pas roses pour le secteur qui continue de lancer des appels au monde politique. « Nous ne sommes pas considérés alors que l’Horeca représente 300.000 emplois directs et indirects en Belgique. Pourtant, on ne demande pas la lune. Si je reprends l’exemple de l’indexation, ces 11,8 % d’augmentation ne vont même pas se ressentir entièrement sur le salaire net. Les charges sociales et patronales sont trop élevées et nous demandons de les baisser pour éviter une vague de faillites », avait notamment déclaré il y a quelques jours Luc Marchal, président de la Fédération Horeca Wallonie, à la DH.

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