
Quelles sont les mesures de sécurité mises en place pour protéger les carnavals cette année ?

C’était il y a bientôt un an, le 20 mars 2022. Une voiture fonçait dans la foule venue assister au carnaval de Strépy-Bracquegnies. Aux premières heures du jour, le conducteur fou percute le cortège du ramassage des Gilles. Faisant plus de 6 morts et des dizaines de blessés, le drame choque profondément et entache, de manière douloureuse et indélébile, la fête.
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À l’heure où les soumonces battent leurs pleins et que les premiers cortèges du Mardi Gras pointent le bout de leur nez, quelles sont les mesures mises en place, dans la région du centre notamment, pour protéger les carnavals et éviter un nouveau drame ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, le drame de Strépy-Bracquegnies n’a pas entrainé de changements majeurs en termes de sécurité. Pas de nouvelles mesures prévues, ni de protocoles supplémentaires. « Il n’y aura pas plus de sécurité mise en place autre que celle qui le sont déjà et ce, malgré le traumatisme toujours présent de Strépy qui reste dans nos mémoires”, a ainsi réaffirmé le bourgmestre de La Louvière, Jacques Gobert dans les colones de la DH.
Manque de moyen
Principale raison invoquée pour justifier ces non-changements : le manque de moyens et d’effectifs. « Nous ne disposons pas de moyens illimités et il n’y aura pas d’effectif supplémentaire en place lors des festivités prévues, maintient le commissaire Maillet, chef de zone de la police de La Louvière. Nous avons cela dit revu nos dispositifs, la façon dont les effectifs seront disposés mais il n’y aura pas plus de policiers en service le soir de soumonces ou le jour d’un Carnaval en 2023 par rapport aux années précédentes. »
Même écho auprès du commissaire Raspe, chef de corps de la zone Binche-Anderlues-Lermes, « Il y a un travail qui a été effectué beaucoup plus en amont pour déterminer les moments-clé des festivités.» Mais pour ce dernier, assigner des policiers à chaque groupe est tout bonnement impossible : « On a fait le calcul, si on devait faire ça un Mardi Gras, il faudrait 150 policiers rien que pour les ramassages entre 5 et 7h du matin. Ce n’est donc pas possible. »
Place à la responsabilisation
Face à ce manque de moyen et ce constat, on mise donc plutôt du côté de la prévention et de la responsabilisation. « On s’est rendu compte que souvent, des groupes se retrouvaient sur la voie publique”, explique le commissaire Raspe, auprès de nos confrères de la DH. « Notre job a été de rappeler à l’ordre toutes les sociétés de l’entité concernant les règles de sécurité en vigueur. Normalement la place d’un piéton est sur le trottoir mais lorsqu’un groupe important de personne se trouve sur la voie publique, il faut se faire voir, il faut des signaleurs et il faut mettre des choses en place pour être bien visible. »
« Il faut que chaque groupe, chaque société soit responsabilisé par rapport à ce qui pourrait arriver », rappelle-t-il.
Ils seront tout de même 450 lors des trois Jours Gras à veiller au grain à Binche pour la sécurité de tous. De plus, les périmètres de sécurités ont tout de même été quelque peu repensé. Ni agrandis, ni modifiés, les policiers y seront toutefois plus « stricts » comme le mentionne le commissaire Raspe.