
Bientôt la fin de la marge de tolérance pour les excès de vitesse en Wallonie

Dans le cadre de ce projet, douze radars (deux par parquets, donc par province, ainsi que deux radars supplémentaires pour le parquet d’Eupen) ont été choisis et paramétrés sur les routes des cinq provinces wallonnes afin d'enregistrer les infractions de vitesse sans application d'une "marge de tolérance".
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Marge technique vs marge de tolérance
Par marge de tolérance, on entend les limitations fixées par la Justice à chaque radar. En effet, un radar possède deux types de tolérance. La première est technique, tous les radars n’ayant pas la même précision en raison de leur modèle. Cette marge d’erreur, c’est la vitesse corrigée. Concrètement, on diminue la vitesse mesurée de 6km/h pour les vitesses inférieures ou égales à 100km/h et de 6% pour les vitesses mesurées supérieures à 100km/h.
La seconde, celle qui nous intéresse, elle est liée à la justice. Ce sont les marges de tolérance. Ces dernières peuvent être ponctuellement appliquées par les Parquets en raison d'une capacité de traitement limitée. La marge de tolérance introduit un seuil de constatation des infractions de vitesse supérieur à la marge d’erreur technique pour l'établissement d'un procès-verbal. Ce seuil est donc plus élevé que la vitesse légalement autorisée (par exemple, il est possible que temporairement, un radar ne flashe qu’à partir d’une vitesse de 130 km/h sur autoroute).
Un projet pilote
C’est donc uniquement de ces marges de tolérance dont il est question dans le projet « Slow Down ». Elles sont supprimées sur 12 radars déjà existant en Wallonie dans le cadre de cette initiative. Tout conducteur en excès de vitesse, compte tenu de la marge d’erreur technique, qui est contrôlé à ces endroits se verra donc infliger une amende.
L’endroit exact de ces 12 radars n’a pas été révélé cependant pour Belinda Demattia, porte-parole de l’Agence wallonne pour la sécurité routière: « le choix de ces 12 radars a été fait base d'un recensement des lieux les plus accidentogènes ».
L'objectif poursuivi par le projet est "d'amorcer une dynamique en vue de renforcer la sécurité routière sur nos routes et nos autoroutes", souligne le ministère, ajoutant que la Belgique n'est "pas le meilleur élève de la classe européenne en matière de sécurité routière".
« Des radars qui flashent 24/24h »
Si les résultats du projet-pilote sont favorables, c'est-à-dire si le nombre de constats d'infractions s'avère soutenable pour l'ensemble de la chaîne pénale (police, parquets, tribunaux), "l'expérience sera poursuivie et les marges de tolérance seront progressivement supprimées", indique le SPF Justice.
Car comme on le signale du côté du cabinet de Valérie De Bue, « l’objectif c’est d’avoir des radars constamment opérationnels qui peuvent flasher constamment sans tolérance, 24h sur 24. »
Mais l’idée n’est pas neuve. En octobre 2021, un projet-pilote similaire avait déjà été mis sur pied. Sept radars-tronçons disposés sur les autoroutes belges (5 en Région wallonne et 2 en Région flamande) avaient tenté la même approche. Et fonctionneraient désormais sans que des "marges de tolérance" soient appliquées. Ainsi depuis l'été 2022, dans le cadre de ce projet-pilote, les quotas et marges de tolérance ne sont plus appliqués sur nos autoroutes. « On a clairement constaté une baisse de la vitesse et des risques sur autoroutes », nous confirme Belinda Demattia.