
Vous voulez partager vos énergies renouvelables? Maintenant, les Wallons peuvent le faire

C'était jusqu'ici un privilège réservé aux seuls Bruxellois. Mais désormais, les Wallons vont eux aussi pouvoir constituer des communautés de partage d'énergie. C'est ce qui découle de l'adoption en dernière lecture par l'ensemble du gouvernement wallon d'un arrêté proposé par le ministre de l’Energie et du Climat Philippe Henry. "Ce texte va permettre la mise en œuvre effective des communautés d’énergies renouvelables ou citoyennes ainsi que le partage d’énergie au sein d’un même bâtiment", se félicite la région qui donne des détails sur ce que cela veut dire concrètement.
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La nécessité de consommer son électricité tout de suite
Le gros problème qui taraude le secteur du renouvelable, c'est qu'il reste très difficile de stocker l'énergie produite. Autrement dit, un particulier doté de panneaux solaires doit soit consommer immédiatement son électricité verte, soit l'injecter dans le réseau. Il ne peut pas par exemple la mettre de côté pour l'utiliser la nuit, lorsqu'il est rentré du boulot et qu'il fait noir et froid.
L'arrêté adopté cette semaine permet de remédier en partie à cette question. S'il n'est toujours pas possible de stocker l'énergie, elle peut être partagée au sein d'un groupe restreint lié par un accord, afin que celle-ci reste en son sein. L'électricité n'est pas "perdue" dans le réseau général, ce qui engendre des coûts supplémentaires de gestion. On peut ainsi avoir des communautés d'énergie à l'échelle d'un quartier ou d'un immeuble à appartements (jusqu'à aujourd'hui, l'énergie d'une telle copropriété ne pouvait être utilisée que dans les parties communes), ou entre plusieurs bâtiments publics. C'est ce que fait déjà, grâce à une dérogation, le projet HospiGreen entre des centres de soins de la région- de Tournai, dont le centre hospitalier CHWapi.
Une série de projets verts deviennent possibles
Si vous êtes intéressé, pas besoin d'être propriétaire d'un hôpital. La région wallonne l'assure: "le public-cible est constitué des citoyens, des autorités locales et des petites et moyennes entreprises". Elle donne ainsi plusieurs cas de figure pour mieux imaginer ce qui pourrait se mettre en place. Premier exemple: "un agriculteur équipe le toit de son hangar en panneaux photovoltaïques et fournit de l’énergie à des habitants de sa localité". Deuxième: "les membres d’un habitat groupé décident d’investir ensemble dans de la production d’électricité renouvelable". Troisième: "un habitant, dont le logement est mal orienté pour placer des panneaux photovoltaïques ou n’ayant pas les moyens d’investir dans une installation, pourrait s’associer à un projet de quartier afin de bénéficier d’une production mutualisée". Enfin, "des habitants peuvent bénéficier en direct et à moindre coût de l’énergie produite par une éolienne à proximité".
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Suite à cette réforme, le gouvernement "prévoit de lancer dans les prochains mois un appel à projets relatif aux communautés et partage d’énergie". Il reste une dernière étape avant que l'arrêté n'entre définitivement en fonction: il doit être traduit en allemand en vue d'une publication au Moniteur belge. "Toutefois, le cadre est maintenant connu de tous et les porteurs de projets peuvent concrètement préparer leur dossier", notent les autorités.