
Crise de l'accueil: la Belgique accueille 112.000 sans-papiers

Pour tenter de déterminer la population réelle du pays, y compris les personnes non enregistrées, les démographes de l'université bruxelloise ont appliqué une méthode statistique simple mais innovante. Ces personnes non enregistrées peuvent en effet rester sous le radar pendant très longtemps, parfois jusqu'à leur mort.
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"À ce moment-là, les gens n'ont plus intérêt à rester cachés", explique le démographe Johan Surkyn, qui a dirigé les recherches. Or les statistiques officielles recensent tous les décès survenus sur le territoire belge, y compris ceux des personnes non enregistrées.
Chaque année, environ 500 personnes qui ne figurent pas dans le registre de la population meurent en Belgique. Sur cette base, les chercheurs calculent qu'il y a chaque jour 489.000 personnes non enregistrées sur le territoire national. Il ne s'agit pas uniquement de sans-papiers, mais aussi, par exemple, de touristes occasionnels ou de demandeurs d'asile titulaires d'un permis de séjour.
En soustrayant ces différents groupes des 489.000 personnes non enregistrées, les chercheurs arrivent à 112.000 sans-papiers provenant de l'extérieur de l'espace Schengen. L'étude n'a pas encore été publiée dans une revue scientifique et n'a donc pas encore été testée par d'autres universitaires.
Cependant, la méthode a déjà suscité de l'intérêt. "Nous pensons que d'autres pays vont s'en inspirer", glisse Johan Surkyn. Il affirme que les calculs sont plus solides que les chiffres qui circulent jusqu'à aujourd'hui.
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